Photo : Riad Par Ziad Abdelhadi La décision de suspendre les importations de viande ovine, prise par le gouvernement en mai dernier, jusqu'à la fin de ce mois d'août, va–t-elle être prorogée ou levée ? A l'époque, l'Exécutif avait justifié une telle mesure par souci de protéger le cheptel ovin national en proie à la sécheresse, obligeant de nombreux éleveurs à ne trouver d'autre alternative que de vendre leurs bêtes, d'où un flux important de moutons sur le marché de bétail. L'objectif étant de trouver un débouché à la très forte offre. Cela étant, la donne n'est plus la même en ce sens que, durant la période du mois de Ramadhan, la consommation en viande ovine s'accentue et, du coup, il faudra bien un réajustement de l'offre et de la demande. Pour ce faire, un retour aux importations de viande ovine paraît tout à fait logique. Ce que ne partagent pas certains connaisseurs du marché de la consommation de viande rouge. Ces derniers arguant que l'importation de la viande n'a eu jusque- là aucun impact sur les étals, du fait de la faible consommation de viande de mouton congelé. C'est ce que confirme l'association des importateurs de viande, témoignant que le gros de leur chiffre d'affaires se réalise dans la viande bovine. Dans ce même ordre d'idées, il est bon de rappeler qu'au lendemain de la prise de décision d'interdire l'importation de viande ovine les importateurs avaient estimé que cette mesure ne pouvait avoir de conséquences sur leurs activités pour la forte raison que le volume des achats extérieurs est constitué à 90% de viande bovine, alors que celui de la viande ovine reste minime, même en période de Ramadhan. Et selon le président de l'association qui déclarait à la presse, «ces importations devaient cesser automatiquement pour sauver nos éleveurs de pertes financières imminentes en raison du bradage de leur troupeau de moutons auquel ils étaient contraints faute d'alternative». Du côté des éleveurs, on espère que cette décision de suspension temporaire va devenir permanente, car «elle n'a rien apporté de concret sur le marché du détail. La demande reste faible et les prix entre la viande locale fraîche et celle importée congelée ne sont pas trop éloignés». Les cours mondiaux actuels n'incitent guère à importer en quantité importante, nous a indiqué un importateur. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler qu'il existe un excédent en matière de production ovine, tel est le constat de terrain avancé par le ministère de l'Agriculture. A préciser dans la foulée que la production a atteint 20 millions de têtes d'ovins. Ce qui a engendré de graves problèmes de commercialisation compte tenu des prix appliqués sur les étals des bouchers. Selon la tutelle, pour éviter un tel cas de figure, il y a lieu de mener une campagne d'abattage de millions de moutons, soit l'équivalent de 60 000 tonnes de viande. Et si cela devait se faire, cette viande serait conservée dans des chambres froides pour constituer des stocks dans la perspective de réguler le marché de la viande le moment opportun, c'est-à-dire quand le marché enregistre de fortes hausses. Il reste que la perspective d'exporter n'est pas encore à l'ordre du jour, du fait que nous arrivons toujours à remplir au minimum des conditions imposées par les marchés mondiaux. Ce à quoi l'on devrait vite remédier dans l'optique d'encourager nos éleveurs à plus de production.