Cours du pétrole brut élevés, hiver précoce et rigoureux, baisse de l'euro, spéculations boursières, toutes les raisons possibles sont rassemblées en cette fin d'année pour que le prix à la pompe s'envole en Europe, atteignant son plus haut niveau depuis octobre 2008. Avec un prix moyen de 1,2023 euro le litre, constaté la semaine dernière, le gazole, qui représente 75% des ventes de carburants en France, pour l'exemple, a atteint son plus haut niveau depuis la semaine du 10 octobre 2008, en augmentation de treize pour cent depuis le début de l'année, selon le dernier relevé de la direction générale de l'énergie et du climat (DGEC), cité par des médias français. Même constat pour l'essence avec le SP95 à 1,3947 euro et le SP98 à 1,4297 euro le litre. Les raisons de telles augmentations sont multiples. Il y a d'abord et avant tout le prix du baril de pétrole brut qui remonte, franchissant la barre des 88 dollars et augmentant de 20% depuis le début de l'année, alors que l'euro suit le chemin inverse, passant de 1,43 dollar en janvier 2010 à 1,32 dollar ces jours-ci. Il faut tout simplement plus d'euros pour acheter un baril qui se paie en dollars. Mais il y aussi les conditions climatiques qui s'en mêlent. L'hiver 2010 est non seulement précoce mais s'annonce plutôt rude, ce qui entraîne une augmentation du prix du fioul domestique, parent proche du carburant. Enfin, la Bourse a aussi un rôle non négligeable : en ces temps troublés où les prix des matières premières explosent, le pétrole reste une valeur sûre privilégiée par de nombreux investisseurs. On est toutefois encore loin des records du printemps 2008 et du baril proche des 150 dollars. A l'époque, le gazole avait en effet atteint 1,4541 euro le litre, et le SP95 1,4971 euro le litre. Cela n'empêche pas l'association de consommateurs CLCV de tirer d'ores et déjà la sonnette d'alarme en rappelant que la «précarité énergétique» touche déjà 3,4 millions de Français : «l'essence est une dépense contraignante pour énormément de Français qui font 50 ou 60 kilomètres par jour pour aller travailler. C'est une dépense particulièrement lourde», estiment certains. R. E.