Photo : Riad Par Samir Azzoug Les étudiants de l'Institut national de la formation supérieure des cadres de la jeunesse (INFSCJ) de Tixeraïne à Alger ont entrepris un mouvement de grève hier. La raison du malaise réside dans le flou qui caractérise la formation des éducateurs et éducateurs principaux de la jeunesse quelques mois après la promulgation du décret exécutif n°10-07 du 7 janvier 2010 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l'administration chargée de la jeunesse et des sports. Selon ledit texte, au chapitre «dispositions applicables aux travaux et études», l'article 39 fixe à trois le nombre d'années de formation pour le diplôme d'éducateur de la jeunesse, alors que la durée était de deux années. Et l'article 40 porte à quatre années le cursus de formation pour l'éducateur principal qui était auparavant de trois ans. En termes de dispositions transitoires, l'intégration dans les grades d'éducateurs et d'éducateurs principaux d'animation de la jeunesse est assujettie à un diplôme ou stage correspondant, plus une formation spécialisée d'une année. Jusqu'ici, rien d'anormal. Or, la transition vers le nouveau cursus n'arrive pas à se faire. «Nous arrivons au terme de notre formation conformément aux statuts précédents et nous nous retrouvons sans diplôme, sans certificat de scolarité, ni carte d'étudiant», déplorent les représentants des étudiants protestataires. Selon leurs déclarations, l'administration de l'Institut les aurait contactés au mois d'octobre dernier pour les démarches d'inscription. «Les tableaux des programmes pour l'année ont été affichés. Et maintenant, on nous informe que la formation est suspendue», dénoncent-ils. «Nous ne voyons aucun motif, ni justification réglementaire ou pédagogique au procédé de cessation de la formation pour un ou deux ans», notent-ils dans une lettre ouverte adressée au ministre de la Jeunesse et des Sports. Les étudiants de l'INFSCJ soutiennent que l'Institut a bien présenté un programme de formation à la direction de la fonction publique pour garantir le déroulement du cursus. Une démarche restée sans suite après le refus de cette dernière de prendre en considération le plan proposé. «Nous avons frappé à toutes les portes. Mais chaque institution renvoie la responsabilité aux autres», dénoncent-ils. Précisons que l'article 44 du décret précédemment cité stipule que les contenus des formations et les modalités de leur organisation sont fixés par arrêté conjoint du ministre chargé de la jeunesse et des sports et de l'autorité chargée de la fonction publique. Mais la programmation tarde à voir le jour. «Aujourd'hui, on entreprend un mouvement de grève. Plus de 240 étudiants de l'Institut sont mobilisés. Si aucune prise en charge du problème n'est proposée, on ira vers une grève de la faim», dénonce un membre de la délégation des étudiants qui précise que l'INFSCJ de Tixeraïne est sans directeur depuis une année. «Celui qui est en place est officiellement à la retraite et n'a plus droit au cachet ni à la signature», tonne-t-il pour mettre en relief la cacophonie qui prévaut à l'institut.