Il existe une iniquité vérifiée pour solutionner des conflits, notamment sur le continent africain. C'est ce que vient de confirmer le commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), M. Ramtane Lamamra. A l'occasion de la conférence d'Alger célébrant le cinquantenaire de la résolution 1514, M. Lamamra a déploré, hier à Alger, la politique de «deux poids, deux mesures» prévalant aux Nations unies. Il appuiera ses dires en soulignant l'engagement et l'empressement de l'ONU à organiser un référendum d'autodétermination au sud du Soudan, alors qu'elle ne manifeste pas la même diligence concernant le conflit sahraoui. «Il y a une mobilisation de la communauté internationale pour appliquer un référendum d'autodétermination au sud du Soudan et il n'existe pas de mobilisation similaire pour le Sahara occidental. C'est déplorable», a déclaré M. Lamamra à la presse en marge des travaux de la conférence internationale consacrée à la résolution 1514 de l'ONU. «En ce qui concerne l'UA, il s'agit d'un droit sacré par lequel on veut appliquer l'accord de Naivasha, et il est impératif que le référendum au Sahara occidental se réalise», a-t-il ajouté. M. Lamamra a estimé, toutefois, qu'il faut agir pour changer cette situation, rappelant que la réforme des Nations unies est à l'ordre du jour. «Les Africains et le tiers-monde, en général, aspirent à refléter, aux Nations unies, les nouvelles réalités internationales», a-t-il indiqué, ajoutant qu'«il est clair que l'avenir est pour la démocratisation des relations internationales». «A l'heure de la mondialisation, il est aussi clair que des organisations régionales, comme l'Union africaine, doivent jouer un rôle de plus en plus grand», a-t-il encore affirmé. S'agissant du cas soudanais, le commissaire de l'UA à la paix et la sécurité a mis en avant le fait qu'il existe un accord pour l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination qu'il a qualifié de référendum de «nouvelle génération» par rapport à celui édicté dans la résolution adoptée à l'ONU en 1960. Il ne manquera pas, dans ce sillage, de manifester son espoir de voir l'après-référendum au Soudan s'acheminer vers l'entente et que les différentes parties prennent conscience de la nécessité de vivre ensemble. «L'UA a beaucoup fait pour dédramatiser les enjeux du référendum qui sera organisé au Soudan», a-t-il souligné. Concernant la crise ivoirienne, M. Lamamra réaffirmera la position de principe de l'UA sur ce genre de problème, soulignant que l'organisation continentale n'est plus dans la sphère de la réaction, mais, «bien dans la sphère de l'action». Il rappellera que l'UA est «la seule organisation à avoir dépêché un émissaire de très haut niveau en la personne de l'ancien président d'Afrique du Sud, M. Tabo Mbeki». Il ne manquera pas d'ajouter que «tout en reconnaissant les résultats des urnes certifiés par l'ONU, l'UA aspire à promouvoir, dans le même élan, la paix et la réconciliation». G. H.