De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Attaque de bijouteries, vol de voitures, trafic de drogue, fausse monnaie, effraction, kidnapping, les actes de gangstérisme sont en nette hausse, selon les statistiques des services de sécurité. Au cours de l'année 2010, la Police judiciaire (PJ) et la Gendarmerie nationale (GN) ont démantelé plusieurs bandes de malfaiteurs opérant au niveau de la wilaya de Béjaïa. Un gang, composé de 12 éléments, avait réussi au début de l'année à cambrioler pas moins de neuf bijouteries en l'espace de quelques jours dans les villes de Sidi Aïch, Ighzer Amokrane, Tazmalt et Ighil Ali. Agissant sur des renseignements fournis par les victimes, la PJ est parvenue, au bout de quelques semaines d'investigation, à arrêter tous les membres de ce groupe qui a défrayé la chronique locale. Agés de 20 à 30 ans, les cambrioleurs sont originaires de la région de la Soummam et aussi de la wilaya de Bouira où des agressions similaires ont également été enregistrées. Une jeune fille de 22 ans, qui a fugué du domicile parental dans la ville de Béjaïa, servait d'appât pour piéger les joailliers. Au mois d'avril dernier, un autre bijoutier a été étranglé en plein jour dans sa boutique sise au quartier Smina à Béjaïa. Les assaillants se sont évidemment emparés des bijoux avant de prendre la fuite. Le temps qu'on se rende compte de la situation, les malfaiteurs étaient déjà loin. Une enquête a été immédiatement ouverte par les services compétents. Au boulevard Colonel Amirouche, le bijoutier a été poignardé à mort, mais ses agresseurs – apparemment surpris par des clients ou des passants - ont pris la clé des champs en laissant le butin sur place. Outre ces attaques à main armée, le crime organisé s'étend aussi à la prostitution, au recel, à la violation de domicile et au trafic d'armes à feu. Dans son bilan du premier semestre de l'année 2010, la Gendarmerie nationale avait saisi 2 627 faux billets de 1 000 dinars et traité 6 affaires relatives au trafic d'armes en récupérant 9 armes à feu de différents calibres. En matière de contrebande, les gendarmes ont bouclé 8 affaires en saisissant des marchandises diverses d'une valeur estimée à 2,7 millions de DA. Des dizaines de femmes de mœurs légères, dénoncées par des riverains, ont également été appréhendées au cours de la même période dans les communes du littoral comme Tichy ou Aokas. Autant d'affaires liées à la culture, au trafic et à la consommation de stupéfiants sont annuellement traitées grâce à la collaboration de sources anonymes parmi la population. En effet, les citoyens sollicitent de plus en plus l'intervention de la police ou celle de la gendarmerie pour garantir leur sécurité et celle de leurs biens. Profitant de cet appui populaire, les forces de sécurité investissent fortement le terrain et multiplient les coups de filet pour réprimer ce phénomène croissant du crime organisé.