Le deuxième Festival culturel international de musique symphonique (FCIMS) s'est clôturé, mardi soir, au Théâtre national algérien (TNA) en apothéose lors d'une soirée animée par l'orchestre multinational composé des musiciens de l'Orchestre symphonique national (OSN) et des pays participants, dirigé par le talentueux chef d'orchestre syrien Misaak Baghboudarian.Dès 18 heures, soit une heure avant le début du concert, un nombreux public était déjà présent au TNA qui s'est révélé trop exigu pour accueillir les nombreux mélomanes ayant affronté la pluie et le froid pour assister à ce concert exceptionnel, couronnant avec succès cette deuxième édition qui a tenu toutes ses promesses et où, durant six soirées, les mélomanes ont apprécié les prestations des ensembles musicaux venus de dix-huit pays avec l'Espagne en tant qu'invité d'honneur.Les amoureux de musique symphonique ont pu savourer l'excellente interprétation de la suite symphonique (Op.35) Shéhérazade du compositeur russe Rimsky-Korsakov, avec au menu les partitions de La Mer et le Bateau de Sindbad, le Récit du prince Kalender, le Jeune Prince et la Princesse et la fête à Baghdad, la Mer, naufrage du bateau sur les rochers».Tel un fougueux capitaine d'un navire des Mille et une Nuits, Misaak Baghboudarian guida son équipage de musiciens sur l'écume des vagues ensorcelantes des poétiques notes teintées d'orientalisme. Les spectateurs présents, tels des passagers tombés sous le charme du chant des sirènes, étaient subjugués par l'harmonieuse symbiose des violons et de la harpe de la douce conteuse de Schéhérazade avec les cuivres et tambours du sultan, en passant par le déchaînement des instruments symbolisant le naufrage du bateau sur les rochers. Il est à noter que, si, musicalement, le mouvement des vagues était illustré par des arpèges par les cordes graves des violoncelles et altos, esthétiquement parlant, le mouvement gracile des musiciens, plus particulièrement celui des instruments à cordes, traduisait magistralement ce mouvement sur la scène du TNA.A la dernière note, le Théâtre national algérien vibra sous le tonnerre d'applaudissements des centaines de personnes présentes qui saluèrent à coups de bravos et même de youyous la prestation de haute qualité de l'orchestre dirigé d'une main de maître par le maestro syrien. Après ces intenses moments d'émotion musicale, le rideau se lève une deuxième fois sur la chorale de l'Orchestre symphonique national composée d'une trentaine de membres avec, à sa tête, le chef de chœur Rabeh Khadem, qui a rejoint les musiciens de l'orchestre multinational pour présenter la deuxième partie musicale de la soirée. Cette dernière a débuté avec la présentation des Danses polovtsiennes, des compositions avec chœur de Borodine. L'universalisme en harmonie avec le patrimoine était également au menu de cette soirée avec l'interprétation d'un morceau du patrimoine algérien Wa men li bidjismi, ya men dra (inquileb wa khlass sika). Tel un rituel, le Carmina Burana de Carl Oorff clôture le programme musical de ce deuxième FCIM, salué par une retentissante standing-ovation. C'est dans cet esprit de communion et d'émotion que la ministre de la Culture Khalida Toumi a tenu à rendre hommage à ceux qui œuvrent sans cesse pour la promotion de la musique universelle, avec une pensée particulière aux regrettés précurseurs de cette musique en Algérie à l'instar d'Iguerbouchene, de Haroun El Rachid et d'Abdelwaheb Salim. Elle a aussi rendu hommage à des personnes présentes comme Rabeh Khadem, KheïraMokrane, professeur de piano, Mohamed Boulifa, compositeur et musicien, le maestro Nachid Bradii et Rachid Saouli. Elle a aussi tenu à saluer les efforts du commissaire du festival et directeur de l'Orchestre symphonique national Abdelkader Bouazzara et «à toute l'équipe de l'OSN, direction et musiciens, pour tous les efforts qu'ils ont déployés et qui, même aux temps des vaches maigres, n'ont cessé de travailler. Bravo ! Je vous assure que nous allons continuer à nous battre pour avoir plus de moyens». C'est dans cet esprit qu'elle a lancé un appel à tous «les partenaires pour continuer à soutenir les efforts de promotion de la musique universelle à travers le travail de proximité, dont notamment les tournées à l'intérieur du pays». La ministre, tout en saluant le soutien du TNA et de M'hamed Benguettaf, qui ont hébergé la manifestation, a souligné face à la grande affluence du public qu'«à l'évidence, il faut quand même une plus grande salle. Mille excuses à toutes les personnes restées debout tout au long de la soirée ! Mais, c'est merveilleux, c'est quand même un grand mérite d'être restés debout, debout comme l'Algérie». S. A.