Un attentat anti-chiite a coûté la vie à une quarantaine de personnes et en a blessé une soixantaine d'autres, à proximité d'une mosquée de Chabahar dans le sud-est de l'Iran, ont rapporté les médias, citant des sources locales. Des enfants et des femmes figurent parmi les victimes qui participaient à une procession religieuse à l'occasion de la fête de l'Achoura, a précisé l'agence iranienne Irna. Un précédent bilan avait fait état de la mort de 36 personnes, a déclaré un responsable du Croissant-Rouge. L'attentat, perpétré par deux kamikazes qui ont fait sauter leurs charges explosives, a eu lieu devant la mosquée de l'imam Hussein, a expliqué Reuters. Aucun mouvement n'a revendiqué cette attaque sanglante mais tous les soupçons pèsent sur le mouvement de Joundallah (armée de Dieu), qui a déjà commis dans le passé plusieurs attaques avec le même mode opératoire. Chabahar, située dans la province de Sistan-Balouchistan, frontalière du Pakistan et de l'Afghanistan, est majoritairement habitée par l'ethnie baloutche d'obédience religieuse sunnite. «Les terroristes étaient deux et ont été identifiés avant de mener toute action, mais l'un est parvenu à faire exploser sa ceinture d'explosifs», a déclaré le préfet de Chabahar, Ali Bateni, cité par Irna. «Le principal responsable de cette action terroriste a été arrêté», a-t-il ajouté sans donner davantage de précisions sur son identité ou sur le groupe auquel il serait affilié. Les cérémonies de Tassoua et de l'Achoura rassemblent partout en Iran d'importantes foules qui participent ou assistent à des processions de rue célébrant le martyre de Hossein. Ces dernières années, plusieurs attentats ont visé des mosquées chiites ou des rassemblements religieux au Sistan-Balouchistan. La dernière attaque remonte au 15 juillet dernier. Le double attentat kamikaze perpétré devant une mosquée de Zahedan, dans la même province a fait au moins une trentaine de morts et plus de 250 blessés. Des membres des Gardiens de la révolution iraniens étaient visés par cette attaque, revendiquée par le groupe sunnite extrémiste Joundallah qui affirme lutter pour la minorité baloutche sunnite dans la province. Ce mouvement avait déclaré qu'il allait intensifier ses attaques suite à l'exécution en juin dernier de son chef historique Abdolmalek Righi, accusé d'avoir été le responsable direct de «79 actions criminelles». Selon Reuters, des responsables iraniens ont affirmé que Joundallah, qui opérerait à partir de bases au Pakistan, reçoit un soutien de puissances occidentales, dont les Etats-Unis. Washington a démenti tout lien avec le groupe armé, que le département d'Etat a ajouté en novembre sur la liste officielle des organisations terroristes. L. M.