Du 24 mai au 7 juin passés, le Théâtre national algérien a abrité la 5e édition du Festival national du théâtre professionnel (FNTP), placé cette année sous le signe de «l'Algérie éternelle». En plus des représentations qui se sont déroulées sur les planches du théâtre national Mahieddine-Bachtarzi d'Alger (TNA), entrant dans le cadre de la compétition, l'édition 2010 a été marquée par l'organisation d'un colloque portant sur l'utilisation du patrimoine dans le théâtre maghrébin, des ateliers de formation et des représentations de troupes nationales et étrangères en dehors de la compétition. L'année 2010 a conforté le choix du commissaire du festival, M'hamed Benguettaf d'ouvrir les portes de la compétition aux troupes indépendantes, démontrant encore une fois leur créativité et leur professionnalisme sur scène. Cette édition a aussi révélé toute une nouvelle génération de jeunes comédiens talentueux qui, à force de travail et d'abnégation, représentent d'ores et déjà dignement la relève. Mais ils restent encore beaucoup à faire, notamment dans le domaine de la formation des metteurs en scène, des scénographes et de l'écriture des textes. Toutefois, il est à souligner que le bémol de cette édition est le recours facile aux noms de grands dramaturges algériens pour, au final, produire sur scène des œuvres indignes de leur talent, à l'exemple de la pièce Fragments adaptée de Nedjma de Kateb Yacine, présentée par le Théâtre régional de Sidi Bel Abbès, à laquelle le jury a décerné le grand prix de la compétition, suscitant un véritable tollé et créant la polémique. Une ombre de tristesse a plané sur cette édition avec la disparition du regretté comédien Toufik Mimiche, foudroyé sur les planches du Théâtre régional d'Annaba quelques jours avant le début de la manifestation. Ironie du sort, le défunt était en train d'interpréter le rôle d'un artiste de théâtre dans la pièce Une vie reportée. Pour rendre hommage à son parcours, un prix spécial lui a été attribué à titre posthume par les organisateurs. S. A.