L'Algérie vient d'introduire une demande auprès de l'Union européenne (UE) pour une révision du rythme de démantèlement des dispositions tarifaires et douanières relatives à l'accord d'association entre les deux parties. Selon le ministre du Commerce, cette requête concerne essentiellement le report à 2020 du délai de démantèlement total des barrières au lieu de 2017, initialement prévu dans le cadre de l'accord entré en vigueur le 1er septembre 2005. Celle-ci a été émise lors d'une rencontre entre les deux parties, organisée les 12 et 13 décembre derniers. Ce démantèlement a été gelé le 1er septembre. Mustapha Benbada, qui s'exprimait hier à la presse en marge de la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement devant le Conseil de la nation, a précisé que notre pays a proposé de décaler les dates butoirs du démantèlement progressif et final, initialement prévu en 2012, 2015 et 2017 à, respectivement, 2015, 2017 et 2020. «Cette démarche devrait permettre d'accorder une phase de transition supplémentaire à nos entreprises pour se préparer à l'ouverture», a-t-il affirmé soulignant que les pouvoirs publics avaient agi, pour cette demande, «dans le cadre des termes de l'accord d'association», notamment les articles 9 et 11. «Il s'agit de la révision du calendrier et du rythme de démantèlement des dispositions tarifaires et douanières. Il n'y a pas de problème sur la légalité de cette démarche ni une remise en cause de l'accord, c'est juste une question d'interprétation», a-t-il répété. M. Benbada a, en outre, indiqué que les discussions avec l'UE portent aussi sur l'introduction d'une liste négative de 1 740 produits industriels, destinés dans leur majorité à la consommation finale. Dans une déclaration à la presse, il y a quelques jours, le ministre du Commerce avait rappelé que ledit accord «a bénéficié à l'Union européenne». «L'Algérie a perdu deux milliards de dollars de revenus douaniers. On pensait qu'on allait exporter des produits vers l'UE, mais cela n'a pas eu lieu. Nos produits comme les engrais de Fertial rencontrent des difficultés pour s'exporter vers l'UE. De nombreux obstacles techniques empêchent nos produits d'atteindre les marchés européens en dépit de cet accord» a-t-il précisé. D'où la requête de reporter la révision du rythme de démantèlement des dispositions tarifaires et douanières relatives à l'accord d'association entre les deux parties. La même source a fait savoir au sujet des négociations liées à la liste négative des produits importés auprès des pays arabes dans le cadre de la Zone arabe de libre-échange (Zale) que les autorités algériennes avaient entamé des pourparlers avec le Comité de négociation au sein de la Ligue arabe en vue de valider cette liste. M. Benbada a toutefois écarté la thèse selon laquelle les révisions auxquelles a procédé l'Algérie sur les termes des accords avec l'UE et la Zale pourraient avoir des retombées sur les négociations en vue d'accéder à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). «Ces révisions s'inscrivent dans le cadre du principe de souveraineté nationale et de la protection des intérêts économiques du pays. Elles n'auront pas un impact sur le processus d'adhésion à l'OMC», a-t-il affirmé. S. B.