Si le 7ème art algérien a connu au lendemain de l'indépendance et jusqu'au début des années 1980 son âge d'or avec de grands chefs-d'œuvre, tels le Vent des Aurès, la Bataille d'Alger, Chroniques des années de braise et tant d'autres longs métrages que nous ne pouvons tous citer, le début des années 1990 sera aussi celui de son déclin. Il faut attendre la fin de la décade pour voir quelques frémissements. Et avec l'année 2010, le cinéma algérien renaît de ses cendres grâce à de jeunes cinéastes qui, ayant compris que le long métrage est plus que problématique, ont opté pour le court, qui leur permet de faire leurs premières armes. En fait, c'est une véritable révolution cinématographique qui est en marche à travers la réalisation d'innombrables courts métrages dont certains ont même décroché de nombreux prix internationaux. Armés de leur caméra, autodidactes pour la majorité d'entre eux, ces cinéastes signent un nouveau chapitre du cinéma algérien. On peut citer parmi ces «révélations», Yaniss Koussim et son court métrage Khouya primé au Festival international du film de Locarno, Abdenour Zahzah et son œuvre Garagouz qui a eu pas moins de trois prix en l'espace de trois mois, Mounes Khemmar avec le Dernier Passager ou Yasmine Chouikh avec El Djen. Avec un sens aigu de l'esthétique, en image et en texte, ces artistes apportent du sang nouveau au cinéma algérien. Malheureusement, ces jeunes doivent toujours faire face à de nombreux écueils, dont le manque de financement et d'équipement. Un début de solution est venu avec l'apparition de nouvelles boîtes de production qu'on pourrait qualifier de «militantes», qui s'engagent aux côtés des jeunes cinéastes. Autre écueil : le problème de la diffusion et le manque de coopération des rares salles de cinéma opérationnelles. On soulignera également la disparition du «Taghit d'or», le festival international du court métrage qui constituait un véritable rendez-vous pour les jeunes cinéastes algériens et maghrébins. Mais toutes ces embûches - que les pouvoirs publics devraient lever - n'empêchent pas nos jeunes réalisateurs de poursuivre leur chemin qui, nous l'espérons, finira par les mener dans la cour des grands. W. S.