Malgré l'application d'un nouveau code de la route beaucoup plus répressif, le phénomène des accidents de la route continue de faire l'actualité dans notre pays. Les chiffres continuent de faire froid dans le dos. Onze personnes meurent en moyenne par jour dans des accidents de la circulation. Quelque 4 200 décès et 60 000 blessés sont enregistrés chaque année, sans parler des pertes économiques immenses. Avec ces statistiques macabres, l'Algérie conserve sa 4ème place dans le classement mondial des accidents de la route. Si le durcissement des sanctions à l'encontre des contrevenants au code de la route n'a pas totalement permis de diminuer le nombre des accidents de la route, les responsables de la sécurité routière parlent d'une baisse du «génocide routier» durant les dix premiers mois de l'année 2010 par rapport à 2009. En adoptant la nouvelle réglementation routière, le gouvernement a fortement renforcé la répression des infractions les plus dangereuses au code de la route mais n'a pas réussi à juguler l'hécatombe routière. Le problème demeure entier. Car lutter contre ce fléau nécessite de s'attaquer aux véritables causes de ces accidents. En effet, outre le respect du code de la route, la vétusté du parc automobile, l'absence de la maintenance et du suivi technique et surtout la non-conformité des routes aux normes internationales restent des facteurs de risque avérés. Le lien entre l'état des routes et la sécurité routière est clairement établi. Or bien souvent rien n'est dit dans les statistiques officielles sur l'état lamentable des routes qui continuent pourtant, d'année en année, d'être à l'origine de graves accidents de la circulation. Qu'on en juge : de nombreux points noirs, notamment en milieu urbain, la dégradation des routes due à plusieurs facteurs, dont la réalisation de canaux d'assainissement au cœur du réseau routier, sont identifiés comme des causes dangereuses de ces catastrophes. On se demande dès lors ce qui est fait pour améliorer ces routes qui sont dans un bien piètre état. En fait, le durcissement des législations dans le domaine autoroutier a été la seule mesure concrète prise par les pouvoirs publics. Ces derniers ont préféré miser sur la répression au lieu de mener une véritable politique de prévention pour faire face à la forte augmentation des accidents de la route. A. B.