Photo : Riad De notre envoyée spéciale à Oran Wafia Sifouane Après huit jours de rude compétition ayant mis en concurrence 13 longs métrages et 21 courts métrages, les lauréats de la 4ème édition du Festival international du film arabe d'Oran (Fifao) ont été dévoilés par les jurys, jeudi soir dernier à la salle de cinéma Maghreb. A cette occasion, les oranais se sont déplacés en nombre et ont répondu largement présent. Le boulevard Larbi Benmhidi était noir de monde et l'accès à la salle de cinéma n'était pas aisé. Le service d'ordre a eu du mal à contenir la foule. Se bousculant derrière les barrières de sécurité, les habitants de la ville ont réservé un accueil chaleureux aux festivaliers en chantant à tue-tête et en acclamant les artistes qui, eux, derrières les sourires, gardaient une question en tête : qui seront les heureux élus de cette 4ème édition du rendez-vous cinématographique. Un palmarès satisfaisant Après presque une semaine de projections et d'attente, le président du jury annoncera que le premier prix sera attribué à celui du meilleur scénario. Et la distinction reviendra au film marocain les Oubliés de l'histoire de Hassan Bendjelloun. Dans son appréciation, le jury dira que le texte a été gratifié pour son «audace et son réalisme». Quant au prix de la meilleure réalisation, il a été décerné au Tunisien Bahidj Hojidji pour son film Chetti ya dini. Emu jusqu'aux larmes, Bahidj déclarera qu'il ne s'attendait guère à une distinction. Pour le prix du meilleur acteur, le choix des membres du jury s'est porté sur une distinction collective qui est revenue aux acteurs du film Essaha de l'Algérien Dahmane Ouzid. Le jury rééditera la décision d'une distinction collective pour le prix de la meilleure interprétation féminine qui ira aux actrices du même film.Laissant le meilleur pour la fin, le jury conclura la liste des distinctions par l'Ahaggar d'or, le prix du festival. Et contre toute attente, ce premier prix récompensant le meilleur long métrage est revenu à la coproduction algéro-tunisienne les Palmiers blessés. Quant au grand favori qui était Qarantina de l'Irakien Oday Rasheed, il décrochera le prix spécial du jury.Concernant la catégorie court métrage, trois mentions spéciales ont été attribuées au réalisateur tunisien Amine Chiboub pour le court métrage Obsession, la réalisatrice marocaine Jihane El Bahar pour Ame perdue et la Saoudienne Ahd Kamel pour Cordonnier. L'Ahaggar d'or dans cette catégorie a été décerné à titre ex æquo au réalisateur algérien Abdennour Zahzah pour Garagouz, qui a déjà arraché la semaine dernière le prix du jury au Festival du film de Dubaï, et au Tunisien Malik Amara pour Linge sale. Le court dans la cour des grands L'Algérie et la Tunisie se retrouvent ainsi à la tête du palmarès avec des prix récompensant aussi bien le long métrage que le court métrage, ce qui ne manquera pas de satisfaire la ministre de la Culture, Khalida Toumi, présente à la cérémonie de clôture. La ministre prendra d'ailleurs la balle au vol en soulignant que l'Algérie tend à encourager les coproductions algéro-maghrébines en prenant l'exemple sur le film les Palmiers blessés. Mme Toumi a, par ailleurs, tenu à justifier son absence lors de l'ouverture de cette 4ème édition du Festival international du film arabe d'Oran que de nombreux titres de la presse nationale et locale n'ont pas manqué de souligner, avec des commentaires critiques. «Je m'excuse auprès du public oranais et je nie ce qui a été rapporté dans certains journaux disant que je boycotte le Fifao. La raison de mon absence est que j'ai assisté à une réunion pour préparer l'événement ‘‘Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011''», déclare la ministre.Malgré les couacs qu'a connus cette édition du Fifao, sur lesquels nous reviendrons plus tard avec le bilan, le Festival international du film arabe d'Oran a permis à un bon nombre de cinéastes de sortir de l'anonymat et de présenter leur œuvre. Le Fifao, grâce à sa programmation diversifiée, a donné l'occasion à plusieurs pays de présenter leur cinéma avec plusieurs influences et de nouveaux courants. Ce festival a aussi contribué à la promotion d'un nouveau genre qu'est le court métrage qui commence timidement à se faire connaître en Algérie.