Trois cellules d'un vaste réseau d'espionnage au profit d'Israël ont été démantelées en Syrie et au Liban où le Mossad est très actif, ont rapporté des médias égyptiens. Accusé d'espionnage au profit de Tel-Aviv, un Egyptien de 37 ans, propriétaire d'une société d'import-export, a fini par balancer tous ses collaborateurs en Egypte, en Syrie et au Liban aux services de sécurité de ces pays qui ont aussitôt opéré une vague d'arrestations au sein des membres de ces trois cellules, selon le quotidien égyptien Al-Masri al-Youm, citant des sources proches de l'enquête sous le couvert de l'anonymat. Deux Israéliens, membres de ce réseau, sont quant à eux en fuite. Un mandat d'arrêt a été diffusé à leur encontre, ont ajouté les mêmes sources. L'Egyptien Tarek Abdel Razzak a été arrêté en mai dernier avant d'être récemment accusé d'espionnage au profit d'Israël. Il y a quelques mois, Le Caire a informé le Liban et la Syrie des activités de cet espion égyptien qui a fini par avouer que ses deux contacts israéliens lui avaient demandé de se rendre à plusieurs reprises en Syrie, en endossant plusieurs identités, pour soi-disant importer des produits syriens. Mais il s'était avéré que ces incessants va-et-vient avaient pour objectif de verser d'importantes sommes d'argent à un responsable syrien de sécurité «travaillant dans un service sensible». Un autre journal indépendant, Al Shourouk, affirme que l'Egyptien a fourni aux enquêteurs une copie des rapports transmis aux renseignements israéliens par un expert syrien en chimie travaillant dans un service de sécurité lié au programme nucléaire syrien. D'après les aveux de l'Egyptien, le cadre syrien travaillait pour le compte d'Israël depuis 13 ans. Cet agent a été exécuté, le mois dernier, selon Al Shourouk qui ne cite pas de source. Le 6 septembre 2007, Israël avait lancé un raid aérien, détruisant un réacteur nucléaire construit secrètement par la Syrie. Le dossier de l'Egyptien et des deux Israéliens a été récemment déféré devant la Haute Cour de sûreté de l'Etat, une juridiction d'exception relevant de la législation sur l'état d'urgence. Les trois hommes sont accusés «d'espionnage et de mise en danger des intérêts supérieurs de l'Egypte» et «d'exercice d'activités qui auraient pu mener à la rupture des relations» avec la Syrie et le Liban, selon une source judiciaire. Les autorités libanaises ont déjà démantelé au cours de l'année 2010 un vaste réseau d'espionnage israélien et arrêté une centaine de Libanais accusés de haute trahison. L. M.