Les scènes regrettables vues, jeudi dernier, lors de la finale retour de la Coupe de l'Union nord-africaine de football (Unaf), entre le MC Alger et le Club Africain, rappellent à ceux qui ont cru que l'instauration d'un championnat professionnel pouvait changer la donne de la violence dans les stades que c'est loin d'être le cas. Les pseudo-supporters, qui se sont illustrés par leurs actes de vandalisme en saccageant les sièges du stade 5-Juillet, ont causé des dégâts considérables estimés à des millions de dinars. Le drame est que ces saccages ne sont pas isolés, mais répétitifs et prennent de l'ampleur. Faut-il rappeler qu'un jeune a été tué en 2008 à la fin du match qui a opposé le MC Alger à l'USM Blida au stade du 5-Juillet ! Le temps des constats est consommé, l'heure est à l'action. Des décisions radicales sont plus que nécessaires car, à ce train, le pire est tout simplement inévitable. La question n'est pas de décréter un «état d'urgence» dans nos stades. Elle n'est pas aussi de programmer des campagnes de sensibilisation même s'il en faut. Il s'agit d'attaquer le mal sur tous les fronts. Tout acte de vandalisme doit être puni de manière exemplaire, tout dépassement de langage des responsables de club - ces derniers se menacent publiquement et chauffent ainsi à blanc les supporters - doit faire sanctionné par la FAF et, enfin, le club de football dont les supporters sont responsables d'actes de violence doit être pénalisé. Les responsables de ce secteur doivent également obliger les clubs à créer leur association de supporters qui aura à charge de superviser la vente des billets aux fans du sport et non pas aux jeunes à la recherche juste d'un défouloir. L'association devra encadrer ses supporters en facilitant, entre autres, l'ordre et l'accueil, mais aussi en encourageant le fair-play et la sauvegarde de l'éthique sportive. Il faut, enfin, prendre les mesures d'accompagnement et d'encadrement appropriées des galeries afin de prévenir tout débordement préjudiciable au déroulement de la rencontre. Car, il n'est plus possible de continuer à subir le diktat de supposés supporters qui se transforment en vandales à la sortie des stades n'ayant qu'un seul objectif : nuire et casser. Il n'est plus acceptable de continuer à assister, les bras croisés, à des scènes de violence que l'Algérie aspire à bannir après une décennie de terrorisme. L'heure est à la mobilisation. Le ministère de la Jeunesse et des Sports, qui s'attelle à la mise en place du professionnalisme, devra, sans tarder, engager des mesures pour éradiquer la violence. Car le professionnalisme en football en Algérie ne peut être effectif s'il est entaché de violence. Le projet de loi contre la violence dans les stades, annoncé par un ministre du secteur, doit être urgemment déterré. H. Y.