L'hôtel El Aurassi fermera ses portes au lendemain du réveillon, soit le 1er janvier 2010. La raison est toute simple et concerne la poursuite des travaux de réhabilitation lancés, il y a un peu plus d'une année pour livrer un établissement entièrement neuf. Dans leur deuxième phase, ces travaux ne dureront que sept mois, contrairement à la première partie qui a nécessité quinze mois. La réduction des délais de réalisation et l'augmentation de la cadence des travaux pourront se faire avec la fermeture de cet établissement, et en adoptant le rythme de travail de 3x8. Car la première phase a connu un rythme plus ou moins long pour éviter de déranger la clientèle qui fréquentait dans cet établissement. Du coup, des plages horaires ont été fixées pour l'entreprise chargé de ces travaux en évitant les matins et les fins d'après-midi au retour des clients, nous explique M. Lamri Abdelkader, président-directeur général (P-DG) de cet hôtel qui affirme encore que cet hôtel, ouvert le 15 mai 1975, n'a connu qu'une seule opération de toilettage en 1988, soit à la veille de la tenue du Sommet extraordinaire des chefs d'Etat arabes. Un arrêt mis à profit pour le recyclage du personnel La fermeture de l'hôtel répond à un autre critère objectif et un autre souci majeur, celui de la sécurité qui doit se mettre aux normes. Le système incendie est en train d'être refait avec des installations assez sophistiquées (détection d'incendies, désenfumage…). Ce même système entièrement automatisé ne peut pas fonctionner puisqu'il n'est réalisé qu'à moitié. Ajoutez à cela que la politique tarifaire ne pourra pas être révisée avant la livraison totale de l'ouvrage.Interrogé sur le devenir des travailleurs de l'établissement, M. Lamri répond qu'ils seront tous maintenus à leurs postes, d'autant que, ces dernières années, la direction de l'hôtel a procédé au rajeunissement du personnel. Ce sera donc un chômage technique qui sera mis à profit pour recycler les travailleurs. Notre interlocuteur qui nous fait savoir que 648 agents, toutes catégories confondues, travaillent au niveau de l'hôtel qu'il gère, explique que des formations dans le domaine de la restauration, de l'accueil et de la réception seront dispensées. Pour ce qui est du domaine de la restauration, un nouveau restaurant italien à la place du restaurant ancien- la Pêcherie- a été créé. Les travaux sont en cours de finition, et les équipements sont déjà sur place. Pour mieux répondre aux attentes de la clientèle, une brigade cuisine et un personnel de service seront formés dans une école internationale de cuisine italienne. Des formations en Italie et sur site seront dispensées, selon le P-DG d'El Aurassi. Un chef cuisinier italien qui sera aussi formateur sera ensuite recruté pendant deux ans pour former l'équipe algérienne qui sera appelée à prendre le relais. Une nouvelle brasserie en remplacement du restaurant gastronomique, le Coffee-Shop entièrement rénové et agrandi, de même que l'ouverture d'un restaurant gastronomique de cuisine algérienne, tous nécessitent une formation pour les personnels qui les prendront en charge. Et parce que les installations d'hébergement seront totalement rénovées, des formations aux nouvelles techniques de nettoyage et de maintenance seront aussi assurées. Concernant le personnel technique, notre interlocuteur nous apprend qu'il est prévu le renforcement des équipes de maintenance par le recrutement de jeunes ingénieurs dans différentes spécialités. Ils bénéficieront également d'une formation sur les différents équipements neufs et les nouvelles installations techniques qui seront acquises au niveau de l'établissement. Le manque à gagner sera récupéré après la rénovation A noter que l'hôtel a vu son chiffre d'affaires baisser de moitié en 2010. Une évidence, selon M. Lamri, puisque l'hôtel «n'a fonctionné qu'à moitié et n'a donc réalisé que la moitié du chiffre d'affaires». Notre interlocuteur affiche toutefois un grand optimisme, disant que «ce manque à gagner sera rattrapé une fois la rénovation achevée et la nouvelle tarification appliquée». Depuis plusieurs années, cet hôtel, selon son premier responsable, s'est abstenu d'augmenter ses tarifs. «Nous étions l'hôtel le moins cher dans la catégorie 5 étoiles depuis une dizaine d'années. Avec les investissements opérés, nous allons réviser nos tarifs à la hausse et nous allons vite rattraper ce retard.»A noter que les travaux de rénovation de l'hôtel El Aurassi ont été lancés le 4 novembre 2010 et confiés à un groupement d'entreprises turques «KEF». Leur suivi est assuré par un bureau d'études belge IMM. Les travaux sont contrôlés et la même architecture a été gardée. Les éléments en béton, spécialement les parapets de balcons et les partitions sont remplacés par le verre.La visite que nous a fait faire le P-DG nous a permis de constater de visu des chambres flambant neuves avec du mobilier neuf. La climatisation, pour éviter le gaspillage d'énergie, s'arrête automatiquement une fois la vitre ouverte par le client. A notre passage, les ouvriers s'attelaient à mettre en place la moquette dans les couloirs et halls de l'hôtel. Au niveau du restaurant italien, les équipements sont déjà sur place. Des petites salles pour des groupes de 25 sont prévues afin de permettre une certaine intimité. Faut-il rappeler que la première partie de ces travaux a concerné 230 chambres, le restaurant de la Pêcherie qui se transforme en restaurant italien, la discothèque, le fitness et les économats. La deuxième phase de rénovation durera sept mois à huit mois. Le montant du projet est d'environ 57 millions d'euros, financé à hauteur de 30% sur les fonds propres de l'EGH (entreprise de gestion hôtelière) El Aurassi. Les 70% restants ont fait l'objet d'une convention de crédit signée avec le CPA et adossée à des garanties, dont une hypothèque de premier rang de l'hôtel. Il est à noter que l'EGH El Aurassi a acquis et payé en 2009 le terrain d'assiette et le bâtiment de l'hôtel.El Aurassi refait donc sa toilette et se modernise. Cela ne peut que faire plaisir à sa clientèle nationale et étrangère. B. A.