De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Après un état de nécrose qui a failli lui être fatal, l'hôpital de Sebdou vient de rouvrir son bloc opératoire fermé depuis presque deux années. Une fermeture qui a sanctionné plus de 200 000 habitants de l'extrême-ouest du pays, ainsi que ceux des wilayas limitrophes, à savoir Naama et Sidi Bel Abbès.Conscient du laisser-aller enregistré dans cette infrastructure hospitalière et de la négligence de son directeur, le ministre est intervenu en personne pour sa rénovation et le suivi les travaux d'aménagement a été confié au directeur de la santé de la wilaya de Tlemcen.Aujourd'hui, les citoyens ne seront plus obligés de se rendre au CHU de Tlemcen ou chez le privé quand ils tombent malades. Quatre chirurgiens généralistes sont déjà installés. Mais la situation de l'hôpital est toujours fragile parce que les réformes dont il a fait l'objet, dont l'ampleur et la brièveté de leur exécution sans précédent, ont été décidées suite à un diagnostic erroné. L'hôpital de Sebdou ne souffre pas d'un management médiocre ou d'un manque d'établissements, mais de l'utilisation défaillante des moyens, pourtant considérables, dont il dispose, d'une organisation institutionnelle fragmentée et d'une lutte de pouvoir entre organisation soignante et organisation dirigeante. Si rien n'est fait, l'amélioration de la qualité des soins sera immanquablement remise en question. Véritable bijou architectural, l'hôpital de Sebdou dispose de tous les pavillons et même de tout un étage inutilisé. Malgré la présence de dix-sept spécialistes, l'hôpital tourne au ralenti. Mais à cause du manque de logements décents, de nombreux spécialistes ont déjà quitté l'institution, dont un néphrologue qui travaillait sous les ordres d'un généraliste. Sur un autre volet, les services des urgences souffrent du manque de personnel paramédical, a-t-on constaté sur les lieux. Deux infirmiers seulement font face aux nombreux patients, et souvent il faut frapper à la porte du médecin de garde pour se faire ausculter. L'autre problème est dans le manque d'équipements, alors que le directeur a reçu des instructions pour équiper son infrastructure de tout ce dont elle a besoin. L'hôpital dispose d'un budget annuel de plus de 32 milliards et pratiquement à chaque fin d'année, le bilan financier fait état de reliquat.