De notre correspondant à Tizi Ozou Malik Boumati L'année 2010 tire sa révérence avec son lot de satisfactions, de déceptions, de désillusions, de regrets et d'espoir. Dans tous les domaines de la vie publique. Des satisfactions dans certains secteurs et des déceptions et autres désillusions dans de nombreux autres. Le secteur de la culture ne peut échapper à la règle implacable des bilans. A Tizi Ouzou plus qu'ailleurs, d'autant que, quand on voit les activités qui ont eu lieu dans les locaux de la maison de la Culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou tout au long de l'année 2010, on peut facilement remarquer l'animation incessante qui y a régné de toutes les couleurs culturelles et artistiques. Que ce soit du cinéma, du théâtre, des arts plastiques, de la musique, du chant, ou même des activités économiques, commerciales et politiques, cette institution culturelle a tout abrité et a tout fait pour satisfaire le plus large public possible et de tous les horizons.Des festivals de danses folkloriques, de cultures populaires, de théâtre, du cinéma amazigh aux salons divers des arts plastiques, du livre, du couscous, de l'habit traditionnel, en passant par des expositions de peinture et de photographie, des conférences, des colloques scientifiques, des pièces théâtrales et des projections cinématographiques et bien d'autres activités aussi variées que nombreuses, la maison de la Culture Mouloud-Mammeri n'en peut plus d'accueillir des centaines d'activités annuellement, au point que certaines d'entre elles passent inaperçues alors que d'autres sont organisées maladroitement faute de temps et surtout d'espace. Combien d'associations n'ont pas pu y programmer des activités faute de temps et d'espace ? Combien d'artistes n'ont pu s'y produire faute de temps et d'espace ? Combien d'artistes peintres n'ont pu exposer leurs toiles faute de temps et d'espace ? En somme, combien d'activités n'ont pu y être programmées faute de temps et d'espace ?Il reste difficile d'apporter des réponses à ces questions mais il est clair qu'avec toute la richesse du programme de la maison de la Culture Mouloud-Mammeri, Tizi Ouzou aurait multiplié ses activités en quantité et en qualité si cette wilaya avait bénéficié plus tôt d'un programme conséquent d'infrastructures culturelles susceptibles d'accueillir des activités d'envergure et si cette wilaya ne connaissait pas tous les retards dans les programmes de réalisation et de réhabilitation que connaissent tous les secteurs. Des années sont passées par exemple depuis le lancement du projet de réhabilitation du théâtre régional Kateb-Yacine de la ville des Genêts jusqu'à son inauguration au début du mois de novembre dernier. D'ailleurs, cette belle infrastructure est la seule réalisation enregistrée au cours de l'année 2010 qui mérite d'être signalée et qui pourrait surtout être de bon augure pour l'activité théâtrale durant l'année prochaine et les années suivantes. Le projet de réhabilitation de la salle de cinéma le Mondial a également pris un énorme retard dans la mesure où il entre dans le cadre du programme quinquennal 2005/2009 alors que les travaux n'ont même pas encore été lancés. Si la wilaya de Tizi Ouzou dispose de plusieurs projets culturels, dont une grande bibliothèque, quatre salles de cinéma et une grande salle de spectacle, il n'en demeure pas moins que la hantise du retard dans les délais de réalisation plane toujours au détriment de l'activité culturelle et artistique dans cette wilaya. Les pouvoirs publics pourront-ils faire respecter les délais de réalisation de tous ces projets ? Il est encore difficile d'y répondre mais ce qui est sûr, c'est que, si les autorités arrivent à maîtriser cette question de délais, Tizi Ouzou ne comptera plus sur une seule infrastructure, la maison de la Culture Mouloud-Mammeri, pour ses centaines d'activités culturelles et artistiques.