Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi A l'instar de tous les secteurs économiques, l'industrie nationale doit contribuer concrètement au développement du pays et à la création des richesses. Pour ce faire, le ministère en charge du secteur s'est fixé l'objectif d'atteindre dans les prochaines années une part de 10% du PIB national pour ce secteur. Au vu de la situation actuelle, le défi est réalisable. On se rappelle les déclarations du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, sur la part du secteur qui ne représente actuellement que 5%. C'est ainsi que le gouvernement a engagé un vaste programme de mise à niveau qui touchera dans les prochaines années quelque 20 000 petites et moyennes entreprises pour lesquelles une enveloppe financière de 380 milliards de dinars a été dégagée pour la période de 2011 à 2014. Ce nouveau programme, qui démarrera dans deux semaines, consiste à renforcer les capacités de gestion et d'organisation, à améliorer la qualité des produits, à former les personnels et à appuyer les investissements matériels de ces PME, selon les responsables du ministère de l'Industrie. Quant aux entreprises concernées, on cite notamment l'industrie, le BTP, la pêche et les services.Un autre aspect sera également pris en charge par le gouvernement. Il s'agit des capacités financières des entreprises publiques qui seront renforcées et soutenues. Récemment, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, a affirmé que les entreprises publiques qui possèdent un potentiel et un marché auront un appui de l'Etat. Il a expliqué, dans ce sens, que «le gouvernement est en train d'examiner au niveau du Conseil des participations de l'Etat un programme de réhabilitation des entreprises publiques qui ont un potentiel et un marché». En outre, le ministre a précisé que «la priorité sera donnée à certains secteurs d'activité, à commencer par les entreprises engagées dans le programme quinquennal (2010-2014). Ce sont, essentiellement, des entreprises qui activent dans les secteurs des travaux publics et de l'hydraulique», a encore indiqué M. Benmeradi. Selon lui, le programme est finalisé et sera examiné au niveau du gouvernement. Le développement des autres industries, telles que «les industries électroniques et manufacturières», est également au menu, selon la même source. Le ministre de l'Industrie a précisé que «les dossiers sont en cours de maturation et seront proposés au CPE au cours des deux premiers mois de 2011». Ces actions s'ajoutent aussi au programme déjà lancé par le gouvernement, il y a quelques années, pour relancer les entreprises publiques industrielles. Citons notamment l'opération de réhabilitation du secteur des ciments qui a coûté plus de 140 milliards de dinars ainsi qu'un plan de développement au profit de certaines entreprises.S'agissant de la question du foncier, le ministre a fait savoir que l'inventaire dressé par le gouvernement pour l'évaluation des actifs industriels a permis de répertorier 948 lots de terrain vacants d'une superficie globale de 600 hectares. Ces terrains - classés actifs fonciers excédentaires - sont répartis sur 25 zones industrielles à travers le pays. Foncier, financement et protection du produit local Le foncier, aux yeux de M. Benmeradi, «est le catalyseur de la promotion de l'investissement et du développement économique». D'ailleurs, le ministre a annoncé le lancement de l'opération de concession par adjudication d'actifs fonciers à partir de janvier 2011 au profit des promoteurs de projets. Le gouvernement dans sa politique a décidé de mettre des barrières aux produits étrangers qui peuvent être produits localement, et ce, pour aider nos entreprises à se maintenir et même exporter. Il y a lieu de rappeler particulièrement la liste noire établie dans le cadre de la Zone arabe de libre-échange ainsi que la volonté du gouvernement de renégocier l'accord d'association avec l'Union européenne (UE). Dans cette optique, l'Algérie a effectué une démarche, il y a quelques jours auprès de l'UE, pour revoir le calendrier et le rythme du démantèlement des dispositions tarifaires et douanières conformément à l'Accord d'association. Notre pays souhaite en fait décaler à 2020 la création d'une zone de libre-échange algéro-européenne, prévue pour 2017. Les explications du ministre du Commerce, Mustapha Benbada, confirment cette philosophie : «Cette démarche devrait permettre d'accorder une phase de transition supplémentaire à nos entreprises pour se préparer à l'ouverture.»Enfin, à signaler que plusieurs Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) commencent à recevoir le soutien de l'Etat. D'autres modes de financement ont vu également le jour rappelons que le Crédit populaire d'Algérie (CPA) et la Banque de développement local (BDL) prennent en charge un plan de développement des 51 entreprises et bureaux d'études de la SGP-Sintra, pour un montant global de 120 milliards de dinars. Sur ces 120 milliards de dinars alloués, 50 milliards seront destinés à l'assainissement financier des entreprises bénéficiaires, 68 milliards pour la modernisation des outils de réalisation et 2 milliards pour le volet formation. Enfin, le groupe pharmaceutique Saidal a bénéficié d'un crédit de 16 milliards de dinars octroyé par le Fonds national d'investissement (FNI) pour le financement de son plan de développement. La SNTA a entamé, pour sa part, son plan de développement avec un autofinancement de 6 milliards de dinars.