Le tirage au sort de la Ligue des champions jeudi dernier à Monaco a été clément avec le tenant Manchester United (Aalborg, Celtic, Villarreal), mais rude avec la Juve, qui n'avait plus participé à la phase de poules depuis deux ans et hérite du Real Madrid, dans un groupe qui compte aussi l'imprévisible Zenit, champion de C3. «C'est un groupe relevé pour les quatre équipes, estime Jean-Claude Blanc, administrateur-délégué français de la Vieille Dame. Pour nous, c'est un plaisir de retrouver la Ligue des champions avec un “clasico” contre le Real Madrid. Mais il y a aussi le Zenit qui représente la progression des clubs de l'Est. Nos joueurs auront en tout cas à cœur de démontrer qu'ils sont au plus haut niveau et que la Juve est de retour.» Il y a du KO dans l'air entre Turinois et Madrilènes dans ce groupe H. Les palmarès font rêver : le Real Madrid est neuf fois vainqueur de l'épreuve, la Juventus Turin, deux fois. Ces deux géants s'étaient affrontés en finale de la C1 en 1998, un match remporté par le Real Madrid (but de Mijatovic). Mais Trezeguet et ses amis devront également se méfier du Zenit d'Arshavin, révélation de l'Euro 2008 avec la Russie. Le petit poucet de ce groupe épicé s'appelle BATE Borisov, premier club de l'histoire de la Biélorussie à accéder à ce stade de la compétition. ManU, tenant du titre, aura un parcours plus paisible. AalBorg et le Celtic ne feront sans doute que de la figuration (groupe E). Il faudra juste que les «Reds Devils» de Cristiano Ronaldo, élu jeudi dernier à Monaco meilleur attaquant de la scène européenne de la saison dernière, se méfie du «Sous-marin jaune» du Villarreal de Pires. «C'est un groupe très difficile parce qu'il y a la meilleure équipe du monde, explique pour sa part l'attaquant français de l'équipe espagnole. Après, les autres équipes vont lutter avec nous pour terminer deuxièmes. C'est très dangereux de croire que nous sommes favoris pour la deuxième place. Si nous pensons cela, nous serons éliminés. Il faut respecter tous les adversaires.» Chelsea, finaliste malheureux de la dernière édition, a hérité de l'AS Rome (Gr A), de Bordeaux et de Cluj. Les «Blues», dont trois joueurs ont été élus jeudi dernier à Monaco comme les meilleurs à leur poste en compétition européenne la saison dernière (Cech comme gardien, Terry comme défenseur, Lampard comme milieu), devraient sortir sans trop de dommages de cette poule. Les Français de Laurent Blanc ont, en revanche, du souci à se faire. Arsenal (groupe G) devrait passer entre les gouttes, à conditions de bien gérer des déplacements toujours délicats en Turquie sur le terrain du Fenerbahçe d'Aragones et en Ukraine face au Dinamo Kiev. Le FC Porto complète ce groupe qui sourit aux Gunners de Gallas et Nasri. Le FC Barcelone devrait également se promener dans sa poule, entre le Shakhtar Donetsk, le Sporting Portugal et Bâle (Gr C). Du tout cuit pour la bande à Eto'o. Mais attention à une nouvelle crise des ego dans les vestiaires du Barça. Guardiola devra y veiller. L'Inter Milan devra seulement se soucier du Werder Brême. Car pour le reste, il y aura peu de résistance entre le Panathinaïkos et Famagouste, premier club chypriote à atteindre ce niveau de compétition (Gr B). Enfin, le Bayern Munich de Toni et Ribéry part favori dans une poule qui lui réserve le septuple champion de France, et sa petite merveille Benzema, en compagnie de la Fiorentina et du Steaua Bucarest (groupe F). Intéressant, car dans la vie et en équipe de France, Benzema et Ribéry sont les meilleurs amis du monde.