De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Les ménages se soucient de plus en plus de la manière dont ils vont devoir couvrir les dépenses du mois de Ramadhan et de la rentrée scolaire 2008/2009. Ils sont nombreux à attendre la moindre information de la part d'un organisme ou d'un responsable les rassurant sur la baisse des prix des produits de large consommation ou du moins qu'il n'y ait pas de flambée des prix ou de pénuries à l'occasion de ce mois. Sur le terrain, les consommateurs sont «assaillis» par les prix affichés au niveau des marchés des fruits et légumes, notamment la pomme de terre, vendue à 40 DA, alors qu'en principe un stock considérable a été prévu pour éviter des spéculations. La même tendance a été enregistrée en ce qui concerne les légumes secs, très prisés par certains ménages. Après avoir entendu des déclarations faites par-ci et par-là, des citoyens ont affirmé : «Des responsables nous reprochent de continuer à acheter des produits chers ; qu'allons-nous acheter alors ? Tout est cher.» Un autre ajoute : «Hormis l'oignon, les prix des fruits et légumes ont enregistré une hausse ; c'est insupportable pour les familles qui ont un revenu moyen.» Par ailleurs, des travailleurs d'une entreprise affirment n'avoir pas encore perçu leur salaire. «Pour le moment, je n'ai rien à dépenser et je pense que je vais commencer le Ramadhan avec rien», dira l'un d'eux. Des fonctionnaires que nous avons rencontrés au niveau du marché ont déclaré que le cours réel de la vie est en deçà de leurs capacités : «Il faut que les salaires soient revus à la hausse pour que le travailleur puisse supporter les augmentations actuelles.» Ils ont déploré le fait qu'on n'encourage pas les citoyens à consommer, comme c'est le cas ailleurs. «Jusqu'où va-t-on se serrer la ceinture ?» lance l'un d'entre eux. A noter qu'une enveloppe financière de près de 400 millions de dinars a été débloquée pour venir en aide aux 22 000 familles nécessiteuses à travers la wilaya. Des citoyens pensent qu'avec toute la manne pétrolière qu'a enregistrée le pays ces dernières années et les déclarations sur la bonne santé financière du pays, il est anormal qu'on continue de parler d'aide aux familles nécessiteuses ou de couffin de Ramadhan à distribuer dans le cadre d'une opération menée tambour battant. Selon eux, ce qui est positif à travers le dispositif de solidarité, c'est le geste des riches envers les pauvres, qui doit en principe demeurer tout au long de l'année et non seulement à l'occasion du mois de Ramadhan. De son côté, un fonctionnaire a indiqué qu'avec tous les moyens informatiques et technologiques, les autorités locales peinent à arrêter le nombre réel des familles démunies. Ce chiffre enregistre une augmentation d'une année à une autre en dépit de l'embellie financière et des postes d'emploi que les responsables des différents secteurs se targuent d'avoir créés.