Hier matin, dans la localité de Raïs-Hamidou (ex-La pointe Pescade), le calme était revenu dans les principaux quartiers après deux nuits mouvementées marquées par les troubles de plusieurs groupes de jeunes qui ont tenté de couper l'artère principale avec des barricades de fortune, brûlant des pneus et lançant des pierres contre les brigades de police qui ont riposté par des gaz lacrymogènes. L'affrontement le plus virulent entre les émeutiers et les forces de l'ordre s'est produit jeudi soir dès 20 heures, lorsqu'une manifestation, qui se voulait pacifique contre la flambée des prix du sucre et de l'huile, a vite dégénéré. Des dizaines de jeunes encagoulés ont commencé à lancer des pierres contre les policiers et ont tenté de barrer la route à l'arrivée des renforts. Tous les commerces ont rapidement baissé rideau par crainte de casse et de pillage. Les cris des manifestants ont été entendus à la ronde, créant une psychose chez les riverains. Dans de nombreux quartiers de Raïs-Hamidou, les plus âgés se sont mobilisés pour assurer la sécurité des habitants et éviter les dérapages des émeutiers qui essayent de porter atteinte aux propriétés et véhicules de particuliers. Même si, dans l'ensemble, la majorité des habitants de Raïs-Hamidou, au revenu modeste, comprennent et cautionnent le ras-le-bol de la population face à la cherté des prix des produits de base, au chômage et à la malvie sociale, poussant la plupart des jeunes de cette localité à l'émigration clandestine, ils condamnent toutefois les casseurs qui n'ont rien à voir avec les revendications sociales. Au niveau de l'artère principale de la ville, les heurts entre les émeutiers et la police ont duré au-delà de 1 heure du matin. La rue était jonchée de débris de verre et de projectiles de tous genres ; la fumée âcre dégagée par les pneus brûlés et les gaz lacrymogènes incommodait les personnes les plus fragiles. Dans la soirée de mercredi dernier, il était un peu plus de 20 heures lorsque des groupes d'une dizaine de jeunes ont commencé à défiler sur l'artère principale, mais les manifestants ont été rapidement dispersés. Hier matin, une dizaine de camions des brigades antiémeutes étaient stationnés près du commissariat de Raïs-Hamidou. Dans les rues nettoyées, certains commerces ont rouvert et des groupes de citoyens commentaient les événements de la veille. La rumeur d'une recrudescence des affrontements après la prière du vendredi s'est propagée dans toute la ville telle une trainée de poudre. S. A.