De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Annaba 14h00 : la prière du vendredi accomplie, les fidèles par petits groupes rejoignent leurs domiciles et rien ne présageait que des mouvements de foule pouvaient avoir lieu. On se congratule, on se souhaite bonne journée et on rentre chez soi. Il faut dire qu'un cordon impressionnant de police était déployé aux points névralgiques et tout était plus ou moins maîtrisé, la vigilance des policiers était à son summum. Cependant, du côté du quartier populaire «les Lauriers roses», c'est l'ébullition ; des jeunes commençaient à se rassembler et scandaient des slogans hostiles au pouvoir, promettant de tout incendier.14h30 : des barricades sont dressées sur les principaux axes routiers menant aux cités «les Lauriers roses» et Didouche-Mourad. Pneus brûlés, troncs d'arbres, grosses pierres et autres objets jonchaient la chaussée. Les manifestants, dont le nombre a triplé en quelques minutes, s'en prenaient aux policiers, leur lançant divers projectiles. Les éléments de la police d'intervention ripostaient à coups de grenades lacrymogènes et essayaient d'avancer pour gagner du terrain et lever les barricades. Les jeunes manifestants, le visage masqué, continuaient à résister en lançant des cailloux ou en récupérant les grenades lacrymogènes pour les relancer sur les forces de l'ordre. 15 heures : les affrontements se sont poursuivis ; la police déloge les manifestants et les disperse. Les lieux investis, les agents de l'ordre ont pris position. 15h30 : des échauffourées sont signalées. Des jets de pierres pleuvaient de partout sur les policiers en faction et les affrontements reprirent de plus belle. Grenades lacrymogènes, gros cailloux lancés par les manifestants, courses poursuites. A 16 heures, la situation n'a pas changé. Les manifestants continuaient à narguer les forces de sécurité qui ripostaient. Peut-être que la nuit connaîtra une accalmie. isiblement, au vu de ce qui se passe à Annaba et loin de tout alarmisme, la situation sera difficile à maîtriser par les forces de l'ordre en minorité par rapport au nombre impressionnant de manifestants localisés un peu partout à travers les quartiers et cités de la ville. Il faut dire aussi que les médias occidentaux n'y sont pas allés de main morte pour rapporter des manifestations dans des villes où elles n'ont pas eu lieu mais que les populations croient en l'absence d'une information locale crédible.