De notre correspondant à Annaba M. Rahmani Hier, dès la fin du match, les rues de Annaba ont été envahies par des milliers de citoyens venus fêter cette victoire précieuse de l'EN sur la Zambie. Arborant drapeaux géants et banderoles vertes et blanches, des jeunes aux visages peinturlurés aux couleurs nationales, jouant de saxophones, de clarinettes, de trompettes, le tout mêlé aux sons des klaxons, donnaient une ambiance particulière à La Coquette qui a vibré aux buts de Bouguera et Saifi. Voitures, camions, bus, motos et bicyclettes, tout véhicule est bon pour faire la fête, une fête que l'Algérien attendait et souhaitait. Dans la rue, petits et grands dansaient aux sons d'une musique tout aussi algérienne avec ses notes particulières et son rythme des grands jours ; des moins jeunes bercés et emportés par cette euphorie qui a gagné tout le monde applaudissent tout en suivant le mouvement. A bord des voitures d'où s'échappe de la musique, d'autres agitent les couleurs nationales en criant de grands mercis à cette équipe qui ne les a pas déçus et qui leur a apporté une grande joie. Sur les camions, on se trémousse, on se congratule, on chante tout en se passant le drapeau ; certains crient les noms des joueurs de l'équipe nationale et applaudissent et d'autres saluent les piétons et les invitent à monter avec eux. Le Cours de la Révolution, cœur battant de la ville, est tout vert : une forêt de drapeaux l'a envahi, drapeaux portés par des jeunes qui courent dans tous les sens, sur les kiosques, sur les balcons des maisons et même sur les immeubles abritant des entreprises privées. Des fenêtres surplombant cette artère principale de la ville d'Annaba, vieilles dames et jeunes filles poussent à gorge déployée des youyous qui viennent encourager encore plus les fêtards qui repartent de plus belle. Les automobilistes au volant de leurs voitures ont peine à circuler et, pris dans cette ambiance de fête, participent eux aussi, à coups de klaxons, un long cortège se forme et on fait un tour d'honneur de tout le Cours de la Révolution. Dans le quartier populaire «La Colonne», la fête a commencé le matin, au-dessus de presque tous les magasins, de tous les locaux commerciaux, on sort «son» drapeau et on l'a étalé sur toute la façade, on a poussé à fond son poste cassette pour diffuser des chants à la gloire de l'EN, des attroupements se sont très vite formés et on a dansé pendant des heures en attendant le début du match. La première mi-temps a été riche en événements on suit avec amour les Verts, on supporte, on crie, on se tape dans les mains et puis c'est la libération, le premier but. Et alors en entendit ce cri typiquement algérien, le cri simultanée de toute une population qui a vibré devant ce premier exploit. La 2ème période est venue confirmer et consolider la victoire, le second but a été salvateur et le cri comme un seul homme poussé par des milliers de gorges est monté dans le ciel de cet après-midi mémorable comme une prière, un remerciement et une reconnaissance. Le sifflet de la fin, la sortie précipitée dans les ruelles du quartier et puis la fête. Et là elle est partout, populaire, sans artifice et spontanée, c'est l'Algérien, cet Algérien «disparu» qui revient, qui aime son prochain et qui l'embrasse, des visages éclairés, rayonnants, heureux, des sourires, des rires, des élans de fraternité, bref l'Algérien dans son expression naturelle. Au moment où nous écrivons ces lignes, la fête dure encore, elle bat son plein et on continue à danser dans la rue. Cela rappelle la victoire des Verts sur les Allemands lors de la Coupe du monde 1982, çà a tout l'air et tout le monde, ici, à Annaba espère que les Fennecs rééditent cet exploit et faire encore mieux. Pourquoi pas ?