Synthèse de Hassan Gherab Après une année tumultueuse pour les relations militaires entre Pékin et Washington, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, est arrivé, dimanche dernier, en visite officielle dans la capitale chinoise avec l'espoir de normaliser la situation qui s'est dégradée début 2010 quand les autorités chinoises avaient interrompu leurs contacts militaires avec les Etats-Unis après l'annonce par Washington d'un gros contrat de ventes d'armes à Taïwan, considéré comme une province sécessionniste par Pékin.Et il semble bien que M. Gates a réussi à faire évoluer les rapports entre les deux pays vers le renforcement des relations américano-chinoises et des liens entre le Pentagone et l'Armée populaire de libération. Le Pentagone se rapproche de l'armée chinoise Après son entretien, hier à Beijing, avec le général Liang Guanglie, conseiller d'Etat et ministre de la Défense chinois, M. Gates déclarera qu'ils se sont accordés, lui et son homologue Chinois, pour dire que «dans le but de réduire les risques de mauvaise communication, de malentendus ou de mauvais calculs, il est important que nos liens militaires soient solides, constants et ne soient pas sujets aux aléas politiques». M. Liang a indiqué de son côté être convenu avec M. Gates du fait que «des contacts militaires réguliers et fiables contribueront à réduire les incompréhensions et les mauvais calculs». Les deux ministres ont ensuite présenté aux journalistes chinois et étrangers les consensus auxquels ils sont parvenus lors de leur dialogue. Les deux parties sont d'avis qu'un partenariat militaire sain et stable constitue une part importante du consensus entre les deux chefs d'Etat sur la relation sino-américaine complète et de coopération pour le XXIe siècle. Les deux ministres attendent la visite officielle du président chinois Hu Jintao aux Etats-Unis en vue de maintenir le partenariat militaire gagnant-gagnant.De plus, Pékin comme Washington sont conscients que l'intensification et le maintien de dialogue à tous les niveaux sont très importants pour le développement des relations militaires entre les deux pays. Les deux parties doivent prendre des mesures pour respecter la sécurité souveraine et l'intégrité territoriale, renforcer la confiance stratégique mutuelle, élargir les intérêts communs et éviter les malentendus. Elles prennent grandement en considération les sept consensus auxquels elles sont parvenues avec le ministre Gates lors de la visite de Xu Houcai, le vice-président de la Commission militaire centrale du PCC, aux Etats-Unis en octobre 2009.Enfin, les deux parties confirment les échanges planifiés dans le domaine de la visite mutuelle des dirigeants, des programmes d'élaboration des mécanismes et de l'éducation à haut niveau. Le chef du département de l'état-major, le général Chen Bingde, va effectuer une visite aux Etats-Unis au premier semestre de l'année en cours. De plus, les deux pays vont élargir leur coopération dans les domaines sécuritaires non traditionnels comme la lutte contre le terrorisme, le maintien de la paix, les escortes, les secours humanitaires et la réduction des catastrophes. Les deux parties ont décidé d'organiser une rencontre sur la défense et une conférence pour discuter du mécanisme de sécurité militaire en mer des deux pays d'ici six mois. Enfin, Pékin et Washington vont poursuivre le dialogue sur les principes et l'encadrement des relations militaires et parviendront à des consensus au moment opportun. Pour l'élargissement du dialogue et de la coopération La visite du chef du Pentagone, qui s'achève demain, survient une semaine avant la visite d'Etat du président chinois Hu Jintao à Washington, ce qui fait espérer aux responsables américains quelques progrès sur des dossiers délicats. «Mon espoir est que cette visite renforce ce que les deux présidents considèrent à mon avis comme une partie de nos relations insuffisamment développée», avait déclaré M. Gates dans l'avion qui le menait à Pékin.Les Etats-Unis voudraient voir la Chine adopter une position plus affirmée sur l'Iran, tenir plus fermement son allié nord-coréen et communiquer davantage sur la modernisation de son armée qui progresse à grands pas. Les responsables américains ont noté les progrès rapides effectués par Pékin dans la conception d'un missile balistique anti-navires. La Chine pourrait aussi être en mesure d'inaugurer un premier porte-avions en 2011 et disposer d'un prototype d'avion de combat furtif.En réponse aux inquiétudes américaines à propos de la modernisation de l'armée chinoise, Liang Guanglie a déclaré que le développement militaire de la Chine n'était pas une menace pour le monde et a assuré que la technologie militaire chinoise avait plusieurs décennies de retard sur les armées les plus avancées. «Les efforts que nous faisons sur la recherche et le développement de systèmes d'armement ne sont en aucun cas ciblés contre un quelconque pays tiers», a déclaré le ministre Chinois de la Défense.