Photo : M. Hacène De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La création de microentreprises, dans le cadre du dispositif de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej), a connu plusieurs changements dans les mécanismes par lesquels les pouvoirs publics ont voulu donner l'occasion de s'insérer dans le monde du travail aux nombreux chômeurs diplômés qui n'ont pas trouvé d'opportunité. L'Etat a aussi pris des mesures à même de faciliter l'accès au financement nécessaire pour la création de microentreprises. En effet, après le financement triangulaire (banque-Ansej-promoteur) au terme duquel les jeunes postulants à l'aide de l'Etat avaient trouvé beaucoup de difficultés auprès des organismes financiers - ces derniers étant ceux chargés de financer les projets avalisés par l'Agence et dont le nombre d'activités autorisées était limité -, en 2007, les responsables du secteur ont lancé la procédure de financement mixte (Ansej-promoteur) pour les projets dont le coût total ne dépassait pas les deux millions de dinars. Ce financement sera assuré à hauteur de 60% contre 40% exigés du promoteur. Pour les projets dont le montant de l'investissement est estimé à cinq millions de dinars, l'apport du promoteur est de l'ordre de 75% et l'aide de l'Etat de 25%, alors que, pour les projets dont le montant de l'investissement est supérieur à cinq millions de dinars, l'apport personnel est fixé à 80% du montant total.A cette même période, les responsables du secteur avaient déclaré qu'au niveau de la wilaya le dispositif d'aide à l'emploi des jeunes géré par l'Ansej de Bouira a permis, depuis son lancement, la création de 4 655 postes d'emploi à travers les 1 709 projets réalisés, dont 2 275 créés dans le secteur des services, agences de voyages, ateliers, bureaux d'études et autres alors qu'il était prévu la création de 20 000 postes d'emploi pour les jeunes à travers la mise en œuvre de ce dispositif. Cette aide prend la forme de crédit sans intérêt à long terme accordé par l'Ansej par le biais du Fonds national de soutien à l'emploi des jeunes et à la microentreprise. Au niveau de la wilaya, la commission locale d'étude de financement des projets (Clef) de la wilaya de Bouira qui a été installée pour la validation de projets a donné, au cours du premier trimestre de l'année écoulée, son avis favorable pour 188 projets.La dernière mesure décidée par l'Etat afin d'encourager les jeunes à s'orienter vers la microentreprise s'est traduite par la levée de la mesure de suspension de financement par l'Ansej d'un certain nombre d'activités. En effet, certains jeunes indiquent qu'ils disposent maintenant d'une grande liste d'activités dans lesquelles ils pourront créer leur microentreprise. Le financement de microentreprises dans le cadre du dispositif Ansej est désormais ouvert à la quasi-totalité des activités. Les jeunes chômeurs peuvent ainsi bénéficier de l'aide de l'Ansej pour concrétiser leur projet, quels que soient sa nature et le créneau choisi, notamment la torréfaction, la location de matériels agricoles, le transport public, la conservation frigorifique des produits, l'entretien des espaces verts, le conditionnement et la bijouterie. Cette ouverture sur l'ensemble des secteurs d'activité est consacrée par le décret exécutif qui définit les nouvelles conditions de l'aide à la création de microentreprises. Selon les responsables, la wilaya dispose de 19 zones spécifiques à promouvoir sur le plan économique par l'encouragement à l'investissement à travers des avantages supplémentaires, où des projets pris en charge par le dispositif de l'Ansej peuvent susciter l'engouement des jeunes promoteurs.