Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Malgré leur diversité et leur nombre, les dispositifs d'aide à l'emploi des jeunes restent inefficaces dans la prise en charge des potentialités juvéniles et l'émergence des projets de jeunes dans la wilaya d'Oran. Cela, malgré les chiffres officiels avancés par les responsables du secteur dans la capitale de l'Ouest. Les différentes structures en charge de ce volet relatif à la création de microentreprises sont quotidiennement, prises d'assaut par un nombre important de jeunes. Les dossiers qui sont avalisés par ces structures de soutien doivent, par ailleurs, affronter les comités de contre- expertise des banques. En effet, outre les tracasseries bureaucratiques et les lenteurs de toutes sortes, les jeunes doivent composer avec les blocages bancaires et financiers. Malgré les recommandations et les promesses de toutes sortes, les jeunes doivent patienter parfois plus de 8 mois pour pouvoir recevoir une réponse claire et définitive des banques. Les critères de sélection des banques, notamment ceux relatifs à la productivité et la rentabilité, ne sont pas les mêmes que ceux des jeunes porteurs de projets. On notera, à ce sujet, que près de 17 000 dossiers de création d'entreprises sont déposés au niveau des différentes structures, mais ne sont pas tous solutionnés ou avalisés. Cela pour des raisons aussi diverses qu'inexpliquées aux yeux de ces jeunes qui s'investissent à fond dans la constitution onéreuse des dossiers de candidature. Les porteurs de projets sont légion dans la wilaya et n'attendent que l'aval de ces structures. L'annonce de la reprise et le dégel des activités suspendues par l'Ansej pour cause de saturation semblent relancer l'attrait des jeunes. Ces derniers, malgré la baisse des apports personnels de 20 à 5%, restent réticents, à cause de conditions défavorables multiples. Tout d'abord, beaucoup de jeunes exercent des métiers de manière précaire, en l'absence de tout soutien. Leurs activités gagneraient en performance et en rendement, si elles bénéficiaient d'aides de ces dispositifs. Seulement en l'absence de qualification professionnelles, le blocage reste de mise. «Moi, j'exerce une activité de ferronnier dans la rue. Je consomme l'électricité du domicile parental et j'ai tenté de décrocher un budget de l'Ansej ou de la Cnac, mais rien à faire. Il me faut une attestation. Je n'ai pas le temps d'étudier, je travaille pour mes parents et mes frères en bas âge», notera le jeune Chawki qui arrive à faire des miracles avec des bouts de fer. Pour le directeur de l'Ansej, en poste à Oran depuis près de deux décennies, sa structure devra financer un millier de projets au cours de cette année, a-t-il annoncé à l'issue d'une caravane portes ouvertes sur l'emploi passée inaperçue dans certaines daïras de la wilaya. La même déclaration a été faite au début de l'année 2010. En théorie, le secteur de la microentreprise a généré, à Oran, près de 16 000 emplois au cours des dix dernières années. Avec une enveloppe financière annuelle évaluée à 2,38 milliards de dinars, l'Ansej passe pour être le cheval de Troie de l'emploi à Oran. Avec une moyenne de 38% des projets alloués à la wilaya, le secteur des services reste le plus important, suivi par ceux des petits métiers et de l'artisanat, avec plus de 17%, de l'agriculture, du BTPH et d'autres activités non moins importantes.