Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Depuis quelques années, les automobilistes sont soumis à une situation insoutenable dans les rues et les artères de la ville d'Oran. Si pour certains jeunes, la cherté de la vie et le chômage ont poussé nombre d'entre eux à opter pour cette voie, pour d'autres, il s'agit plutôt d'une véritable aubaine où le racket des citoyens est de mise. En effet, certains individus, qui ne lésinent sur aucun moyen pour se faire de l'argent, ont trouvé en cette occasion le moyen idéal pour s'enrichir, mais aussi pour écouler des marchandises douteuses. Dans certaines autres situations, le gardiennage des voitures sert, en fait, de paravent à des activités beaucoup plus dangereuses et immorales. Cette situation a été rendue possible suite au laxisme et à la passivité des pouvoirs publics locaux qui ont fermé les yeux sur ces activités illégales. Selon un responsable des recettes communales d'Oran, «les caisses communales perdent entre 5 à 8 milliards de centimes de recettes fiscales environ par an dans les parkings illicites».En fait, tous les parkings ne fonctionnent pas de la même manière, ni ne génèrent les mêmes dividendes. Selon des sources sûres, certains individus devenus de véritables nababs, emploient des jeunes pour leur assurer ces parkings. Les rentrées de ces parkings qui s'étendent sur plusieurs trottoirs oscillent entre 20 000 DA et de 35 000 DA par jour. C'est vous dire l'amplitude du gâchis que les collectivités locales ont occasionné depuis des années déjà. Au cours des années noires du terrorisme, le département ministériel avait envisagé le recrutement des jeunes à travers le dispositif des activités d'intérêt général IAIG. Auparavant, les communes devaient récupérer leur réserve de parkings proprement dits pour les répartir à travers des groupes de jeunes. Les trottoirs n'étant pas répertoriés en tant que tels. Mais depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, sans qu'une quelconque décision ne soit prise du côté des autorités locales. Pour la commune d'Oran, l'expérience des concessions des parkings se limite à deux ou trois exemples seulement. L'un sur le boulevard Ahmed-Zabana où des jeunes ont pris en charge le parking. Mais là aussi beaucoup reste à faire pour intégrer dans la mentalité des citoyens le sens du travail et de la concession. Les jeunes qui ne disposent d'aucun insigne ou d'effets vestimentaires réguliers ont beaucoup plus l'air de meutes inquiétantes, pour ne pas dire autre chose, que d'employés dans une concession. Il y a également le parking de la wilaya qui reste très fréquenté et assez organisé et régulier. Seul un hic subsiste. Le terrain abritant le parking se trouve dans un sale état, cabossé, accidenté, parsemé de nids-de-poule et autres anomalies, alors qu'il se trouve mitoyen au siège de la wilaya. C'est aberrant, faut-il le noter. La concession de la pêcherie présente une situation assez particulière. Le parking qui était loué à deux jeunes a été pris d'assaut par des jeunes de tous bords qui proposent leurs services à tous les passants. C'est au cours de la saison estivale que la situation s'envenime et devient problématique. C'est le cas des stations balnéaires qui regorgent de sites, potentialités importantes dans ce domaine et où le déficit communal est également important. Pourtant, seuls quelques parkings sont concédés à travers des adjudications au plus offrant. En réalité, les opérations de concession des parkings se déroulent dans une quasi-opacité pour la plupart des communes balnéaires. Des groupuscules de jeunes très futés travaillent sous la coupe d'élus locaux et de certains maires indélicats. Cela en attendant des jours meilleurs.