Planification, ordre et organisation sont les maîtres mots de la réussite de toute démarche ou politique, dans quelque secteur et à quelque niveau que ce soit. Mais il faut, évidement, avoir les personnes qu'il faut pour élaborer la politique et tracer son programme d'application.Il en est de même pour la culture. Une animation culturelle pérenne exige l'élaboration préalable d'un programme qui, non seulement établira les projets de manifestations prévues, mais détaillera également les besoins logistiques et financiers pour leur concrétisation. Ce faisant, on réduit la part du hasard et des aléas qui pourraient réduire à néant tous les efforts qu'on aurait déployés pour monter un spectacle ou organiser une manifestation, et on se garde d'une fâcheuse déprogrammation. Car, mieux vaut ne rien proposer que promettre un spectacle qui n'aura jamais lieu.En Algérie, le seul véritable programme culturel qui soit établi avec intitulé, date et durée est celui des nombreux salons et festivals locaux, nationaux et internationaux. Et encore, nombreux sont ces rendez-vous qui sont organisés au petit bonheur la chance. Ils ne doivent leur tenue qu'à leur inscription au programme du ministère de la Culture et leur dotation de budgets qui permettent aux pseudo-organisateurs d'improviser ces avatars de salons et festivals. On a vu des éditions se mettre en place quelques mois à peine avant leur ouverture - et les exemples de bricolage et d'improvisation sont légion-, alors que la préparation d'une édition commence le lendemain de la clôture de celle qui la précède, quand le festival ou le salon a son bureau, une équipe et une véritable organisation, stables et professionnels. Autrement dit, il ne suffit pas d'avoir un programme et des moyens, mais il faut aussi avoir les personnes qu'il faut pour les concrétiser et les rentabiliser.Que dire alors des directions de wilaya de la culture, des différentes institutions? Quand elles ont les moyens, les budgets et les infrastructures, elles manquent souvent de responsables et/ou d'équipes ayant le sens de la planification, de l'ordre et de l'organisation. Que peuvent alors les quelques associations culturelles encore actives qui, elles, sont souvent dépourvues de tout et n'ont que la volonté de leurs membres qui battent campagne et frappent à toutes les portes pour trouver les appuis et aides nécessaires à l'organisation d'une manifestation ou d'un spectacle ?Comment avec de telles conditions peut-on avoir des programmes, des rendez-vous culturels et une animation artistique pérenne ? Il n'y a d'ailleurs pas de programmes culturels dignes de ce nom. Certaines institutions prennent, certes, la peine de faire des projections hebdomadaires ou mensuelles, mais ce n'est guère suffisant pour remplir un calendrier et offrir le choix au public qui finit par se désintéresser de la chose culturelle et ne s'arrêter que sur les quelques rendez-vous connus (salons et festivals), même si leur qualité laisse à désirer. H. G.