Le dernier rapport de la Banque mondiale (BM) a fait état de la «grande préoccupation» des responsables de cette institution face au renchérissement des prix des produits alimentaires ces derniers mois dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. «Les prix de tous les produits de base ont grimpé avec des pressions considérables sur les prix des céréales en raison de la baisse des exportations russes et ukrainiennes», a commenté la BM selon le rapport intitulé «Perspectives économiques mondiales 2011». Les experts de la Banque ajoutent que «les importations des produits alimentaires représentent une proportion très importante dans les importations globales des pays du Mena, notamment au Maghreb et en Egypte». Ces produits alimentaires représentent, selon la même source, «17% de la facture totale des importations en Algérie, et 7% de celles de la Tunisie», citant au passage le cas des céréales qui «représentent 7,5% de la facture des importations de l'Algérie et 4% de celles de la Tunisie». Les commentaires des experts ont abondé également dans ce sens.Le manager du groupe des perspectives de développement auprès de la BM, Andrew Burns, soutient ainsi que «les prix des produits alimentaires montent d'une manière spectaculaire depuis la mi-2010 et, si cela continue, cela peut causer des problèmes pour les populations pauvres des pays en développement». De son côté, le directeur du même groupe, M. Hans Timmer, affirme que «les populations pauvres dépensent jusqu'à 50% de leur budget pour acheter les produits alimentaires. Si les prix des denrées alimentaires augmentent, l'impact sur le niveau de vie de ces populations est immédiat». Pour lui, «ce qui est inquiétant est que nous ne voyons pas la fin du cycle actuel de cette hausse des prix». Par ailleurs, au sujet des agrégats économiques de l'Algérie, la BM prévoit une croissance économique en nette hausse en 2011 et en 2012. Les chiffres fournis par la BM indiquent que la croissance économique devra s'établir à 4,1% en 2011 et en 2012, contre 2,4 % en 2010. La balance des comptes courants restera aussi positive pour s'établir à 6,2% du PIB en 2011 et à 3,4% en 2012, contre 4,6% en 2010. Pour la balance des comptes courants du pays, la Banque mondiale a nettement relevé ses prévisions par rapport à celles élaborées il y a une année. Elle considère l'Algérie parmi les très rares pays à maintenir un ratio positif de sa balance des comptes courants par rapport au PIB. Quant à la croissance hors hydrocarbures, celle-ci, selon la BM, est tirée par les programmes d'investissements publics engagés par le gouvernement algérien pour l'amélioration de l'accès et de la qualité des infrastructures de base, de l'habitat et des transports notamment. Cependant, la Banque relève que «l'expansion de la politique budgétaire va mettre le budget en position de déficit pendant un certain temps», qui représentait 9,5% du PIB en 2010. S. B.