La hausse des prix des produits alimentaires aura un impact important sur le niveau de vie des populations des pays du Maghreb, a averti jeudi la Banque Mondiale dans son rapport sur les perspectives économiques de 2011. Les importations des produits alimentaires qui représentent une proportion très importante dans les importations globales des pays du Maghreb vont beaucoup peser sur les performances économiques de ces pays en 2011. En 2010, les importations alimentaires ont représenté 17 % de la facture totale des importations en Algérie, et 7 % de celles de la Tunisie, signale la Banque Mondiale qui précise qu'en 2011, ces importations risquent de connaitre encore des proportions plus importantes. Et pour cause, citant le cas des céréales qui représentent 7,5 % de la facture des importations de l'Algérie et 4 % de celles de la Tunisie, les pays maghrébins vont encore subir de plein fouet les baisses des exportations russes et ukrainiennes. Et en 2011, les experts de la Banque Mondiale s'attendent à ce que les prix de tous les produits de base continuent à grimper "avec des pressions considérables sur les prix des céréales". En effet, la Banque Mondiale ne voit toujours pas une fin au cycle actuel de cette hausse des prix. Du coup, toutes les populations pauvres qui dépensent, à l'image des Algériens, jusqu'à 50 % de leur budget pour acheter les produits alimentaires seront exposées à de nombreuses difficultés pour subvenir à leurs besoins en 2011. Ceci dit, grâce à ses exportations en hydrocarbures, l'Algérie, selon la Banque Mondiale, peut prétendre à une nette hausse de la croissance économique, qui devra s'établir à 4,1 % en 2011. Dans dans sa dernière publication consacrée aux Perspectives économiques mondiales en 2011, la Banque Mondiale fait également observer que dans la région Moyen-orient et Afrique du nord, l'Algérie est parmi les très rares pays à maintenir un ratio positif de sa balance des comptes courants par rapport au PIB. Cependant, l'expansion de la politique budgétaire va mettre le budget de l'Algérie en position de déficit pendant un certain temps, prévient en dernier lieu l'institution de Bretton Woods.