Photo : Sahel Par Smaïl Boughazi Bien que l'Etat ait mis le paquet pour faire du secteur du tourisme l'un des leviers de l'économie nationale, la situation du secteur, selon les observateurs, reste relativement en deçà des attentes. «La situation n'est pas brillante en comparaison d'autres pays où le tourisme est une priorité depuis des années alors que, dans notre pays, c'est la première fois qu'il est considéré comme tel», déclarait, hier, le ministre en charge du secteur. Les investissements en la matière pullulent. Les projets et les intentions aussi. Mais les questions qui taraudent les esprits -une lapalissade- restent de mise : pourquoi le tourisme n'arrive-t-il pas à prendre son envol ? Pourquoi la machine n'arrive-t-elle pas à atteindre sa vitesse de croisière ? Les défaillances sont-elles diagnostiquées ? L'affaire semble un éternel recommencement. Les chiffres l'attestent aussi. Le secteur n'engrange que 200 millions de dollars annuellement. Il suffit de comparer le nombre d'hôtels de moyenne gamme par rapport à nos voisins pour voir la gravité de la situation. Si on veut hisser le niveau des prestations à un standard international, au-delà de la qualité, le nombre des structures compte beaucoup. La matière grise, ce n'est pas ce qui manque. De ses côtes à son Sahara, en passant par ses vestiges romains et ses paysages féeriques, l'Algérie a de quoi fasciner les touristes étrangers comme les nationaux. Les responsables, eux aussi, le savent. Il y a un besoin réel de mettre la machine en branle, mais les choses sont devenues, à force de tracer des stratégies et de les remettre en cause, opaques. Certes, un travail de longue haleine reste à faire mais, selon les spécialistes, pour que la destination Algérie soit attractive, un travail de promotion doit être entamé. Le volet sécuritaire n'est pas en reste. Pour la promotion d'une destination, il est peu probable que cette opération atteigne son objectif sans des coups médiatiques intenses et répétés, lesquels seront destinés, en premier lieu, à une clientèle bien ciblée. Sur ce, on s'interroge réellement sur ce qui freine le lancement des chaînes de télévision thématiques et des sites Web en différentes langues. Ce qui se fait dans plusieurs pays. En réalité, ces moyens lourds peuvent, par exemple, faire barrage à certaines thèses souvent destructrices et nuisibles. Car, au-delà de l'information, l'effet d'annonce est toujours un élément qui peut influencer positivement ou négativement l'image d'une destination quelconque. Et que dire de l'Algérie qui a tant souffert, durant des années, de l'obstacle sécuritaire. Les raisons sont connues. C'est un travail qui ne doit pas être limité aux pouvoirs publics. Minimiser la portée d'une campagne médiatique, étudiée, relève de la négligence, voire du laxisme des différentes structures touristiques. Les dépliants et autres documents distribués sont peu efficaces. Il faut dire que les moyens ont beaucoup évolué. Il suffit de surfer sur la Toile pour se rendre compte de la concurrence, parfois déloyale, qui fait rage. S'ajoute au problème de la sécurité la question de la qualité, une nécessité qui passe par une formation adéquate, adaptée aux réalités actuelles. Les écoles de tourisme sont ainsi directement concernées. Censées accompagner, orienter et encadrer les stagiaires, elles sont tenues de se mettre à niveau, de s'adapter aux réalités et aux changements qui se font ailleurs et de répondre aux besoins d'un marché souvent en quête de ressources humaines actualisées. On n'est plus dans les années 1970 où la culture du tourisme était un sujet plus ou moins secondaire. Toute la question est là. Prodiguer des programmes révolus est la cause, dans certains cas, du manque de culture. Pour affronter le problème, il n'y a pas de solution miracle. Seule une mise à niveau, mettant de côté les réflexes d'une période révolue, peut répondre à cette nécessité.