Photo : Riad Par Fella Bouredji Entre chaleur harassante et bord de mer rafraîchissant. Entre moments de détente, soirées colorées, attentats effrayants et cherté inexorable de la vie, les Algériens ont eu droit, durant cet été encore, à un amalgame d'éléments contradictoires pour rythmer leurs journées d'été. Le soleil frappe toujours aussi fort, certains estivants continuent de se prélasser au bord de la mer mais qu'on veuille l'admettre ou non, la saison estivale touche à sa fin. Une fin précipitée par l'avènement du Ramadhan. L'heure est donc au bilan. Qu'en est-il de la saison touristique 2008 ? «La situation n'est pas brillante», selon les propos du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, Cherif Rahmani, qui s'est exprimé hier lors d'une rencontre qui visait à établir un bilan d'étape sur la mise en œuvre du plan destination Algérie. Et d'expliquer : «La situation n'est pas brillante en comparaison d'autres pays où le tourisme est une priorité depuis des années alors que, dans notre pays, c'est la première fois qu'il est considéré comme tel.» Les chiffres concernant le tourisme réceptif n'ont pas encore été établis mais on en sait un peu plus sur le tourisme national. «93 millions de personnes se sont dirigées vers les espaces touristiques sur le territoire national» selon un bilan arrêté au 20 août 2008. Et ce chiffre témoigne d'une affluence plus importante que celle de l'année dernière étant donné que ce même chiffre représentait l'affluence à la fin septembre 2007. Et c'est donc avec enthousiasme que le ministre du Tourisme en a parlé pour mettre en avant les progrès accomplis cette année. Selon le premier responsable du secteur, cette augmentation d'affluence est due en premier lieu aux besoins de détente grandissants de la population. Ensuite, à l'absence d'épidémies et de maladies sur la côte algérienne, en raison de prélèvements intensifs effectués, entre autres, par les services de la santé, à savoir 2 200 au total et, enfin, au système «Vigi-plages» qui a été «une réussite» selon Cherif Rahmani, tout autant que la gestion des 14 plages pilotes de la côte. Avec les 102 581 272 estivants qui ont profité des 323 plages ouvertes sur le territoire national, il semble que des progrès sont à louer sur le plan quantitatif. Mais qu'en est-il de la qualité des prestations de services proposées au niveau des différents espaces touristiques ? A cette question, le ministre du Tourisme a expliqué qu'il ne pouvait avoir de réponses précises si ce n'est que des efforts ont été palpables et que les citoyens devront se faire leur opinion par eux-mêmes. Mais malgré l'absence avouée d'évaluation qualitative des prestations de services touristiques, quatre wilayas ont été distinguées cette année pour les efforts qu'elles ont accomplis : Jijel, Skikda, Tizi Ouzou et Aïn Témouchent. Interrogé sur l'influence des attentats terroristes survenus cet été sur l'affluence des touristes, notamment nationaux, Cherif Rahmani a expliqué qu'il n'y a eu aucun impact sur l'activité touristique en donnant les chiffres d'affluence de la wilaya de Boumerdès qui a augmenté cette année par rapport à l'an dernier, à savoir 6,5 millions d'estivants cette année contre 6 millions en 2007. Pour finir, le ministre du Tourisme est revenu, en s'adressant aux directeurs du tourisme présents, sur quatre éléments qui lui paraissent primordiaux pour le développement du tourisme algérien. D'abord, de considérer le tourisme comme «une préoccupation locale», ensuite, d'en faire «une préoccupation intégrée et participative» et surtout planifiée et, enfin, de mettre en place une politique touristique «réaliste».