La Chine est plus que jamais l'Eldorado des constructeurs automobiles, qui voient de fortes opportunités de croissance dans ce marché gigantesque, loin d'avoir atteint son potentiel et où les marques locales sont encore dominantes. «La Chine sera le marché numéro un» cette année encore dans le monde, reconnaît Matthias Müller, patron de Porsche, interrogé lors du salon de l'automobile de Detroit (nord des Etats-Unis). La Chine deviendra même à terme le premier marché pour une marque de luxe comme Porsche, devant les Etats-Unis, estime-t-il. «Le potentiel en Chine est énorme», renchérit Rebecca Lindland, analyste de IHS Global Insight.Un nombre record de 18,06 millions de véhicules ont été vendus l'an dernier en Chine. La croissance vertigineuse de ce marché, qui a progressé de plus de 30% l'année dernière, devrait ralentir cette année pour atteindre 10 à 15%, selon l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM).En 2010, les marques chinoises représentaient encore 45,6% du marché, mais les constructeurs étrangers ne cessent de gagner des parts de marché.«Nous allons lancer une marque de véhicules quatre passagers en Chine» avec le partenaire local de GM, Baojun, a indiqué Tim Lee, directeur international de GM. «La demande en Chine est tellement forte !». Par ailleurs, le plus petit des constructeurs américains, Chrysler, mise pour sa part sur sa marque emblématique de 4x4, Jeep, pour conquérir l'Empire du Milieu. Un premier cargo de Jeep Grand Cherokee parti de Detroit est attendu bientôt en Chine. Les ventes de Jeep ont bondi en 2010 de 10% en Chine, un marché sur lequel Chrysler est revenu avec l'aide de son partenaire Fiat.Sur le segment du luxe, Porsche mise dans un premier temps sur les gros 4x4 et notamment ses modèles Cayenne et Panamera pour conquérir le marché chinois, mais ses performances restent médiocres avec les voitures de sport. «Nous voulons améliorer le marché des voitures de sport», souligne à ce propos M. Müller, précisant que Porsche compte tripler son réseau de vente et avoir 100 concessions en Chine d'ici cinq ans. D'un autre côté, le constructeur chinois BYD vient de retarder la sortie aux Etats-Unis de son véhicule électrique E6 à 2012 à cause d'un problème de design de l'intérieur de l'habitacle qui pourrait rebuter les conducteurs américains, indique l'analyste d'IHS Global Insight. Il serait toutefois «naïf de croire que les constructeurs chinois mettront des décennies à s'établir aux Etats-Unis comme Hyundai ou Kia […]. Une chose que les Chinois savent très bien faire, c'est apprendre de l'expérience des autres», conclut-elle.