Bonne nouvelle pour les diabétiques ! Ceux en particulier qui souffrent de lésions et risquent donc des amputations. Grâce au laboratoire «Lad Pharma», importateur et conditionneur exclusif d'un nouveau produit fabriqué par les Cubains (Centre d'ingénierie génétique et de biotechnologie La Havane), les diabétologues auront enfin la possibilité d'offrir un meilleur traitement à leurs patients. Un traitement injectable d'une durée de huit semaines. Le nouveau produit s'appelle HEBERPROT-P. Il est enregistré depuis trois mois en Algérie mais il n'est pas encore utilisé dans le milieu hospitalier, a précisé hier, lors d'une conférence de presse tenue à l'hôtel El Aurassi à Alger, le Dr Djebbar, P-DG de Lad Pharma. «Ce produit est le bienvenu» a déclaré le Pr Sekkal, chef de service de diabétologie au CHU Bab El Oued, rappelant que, toutes les 30 secondes, il y a une amputation dans le monde. Le problème n'en est pas moins grave dans notre pays: «le pied diabétique est un véritable problème de santé publique en Algérie. Sa prise en charge est très lourde, que ce soit en terme d'efforts physiques et de mobilisation du personnel ou en termes d'argent» dit-elle. Selon le Pr Sekkal, «18% des consultations dans notre service [diabétologie] sont pour cause de problème du pied diabétique. 75% de nos médicaments sont utilisés dans les soins du pied diabétique». La spécialiste en diabétologie note toutefois que «grâce aux efforts de toute une équipe, nous avons réussi à diminuer de moitié le nombre des amputations. Ce n'est pas le cas ailleurs, dans les autres hôpitaux du pays». Il n'y a qu'à se rendre dans les structures des wilayas de l'intérieur du pays pour se rendre compte de l'ampleur du problème. Selon les chiffres rapportés hier par Lad Pharma, le nombre des diabétiques en Algérie oscille entre 1,5 et 2,5 millions. Celui des diabétiques insulinodépendants, entre 112 500 et 187 000, soit un taux d'environ 7,5%. Concernant les amputations, elles sont au nombre de 7 800 à 13 000 par an, soit à peu près 7%. Aussi, indiquent les mêmes chiffres, 5 à 10% des diabétiques souffrent de lésion au pied, dont 6 à 8% subissent une amputation. Parmi eux, 50% subissent une amputation controlatérale dans les cinq années suivantes. Les amputations du pied constituent, selon les mêmes chiffres, 10 à 20% des motifs d'hospitalisation dans les services de diabétologie. Pour en revenir au produit lui-même, explique le Pr Joucdar du CHU Douera, l'injection du produit se fait dans la plaie ou tout autour, à raison de trois fois par semaine pour une durée de cinq à huit semaines de traitement au maximum. Le produit est toutefois allergisant : «Il faut prendre un antihistaminique deux heures avant chaque injection.» K. M.