La situation, qui prévaut dans le secteur de la production nationale du médicament, n'est pas réjouissante. “Nous sommes, de nos jours, abandonnés à notre propre sort”, déclare le Dr Djebbar, P-DG du laboratoire pharmaceutique Lad Pharma. La production locale accuse, selon lui, une décroissance de plus de 20%. Elle ne couvre qu'à peine 18% des besoins nationaux. Un tel constat a été provoqué par l'ouverture brutale du marché local à l'importation et les facilités accordées à l'enregistrement des produits pharmaceutiques. La suppression de la condition de la durée de vie du médicament à l'importation n'a fait qu'envenimer cet état de fait. Auparavant, on obligeait des importateurs d'introduire des produits pharmaceutiques d'au moins de deux tiers de vie du médicament. Actuellement, cette exigence est négligée. “Aujourd'hui, on importe à zéro vie, et personne ne s'en mêle”, déplore le Dr Djebbar. Ce qui a donné lieu, explique-t-il, à des “bonus de 200% octroyés par les importateurs sur le marché national”. Un tel fait reste défavorable aux producteurs locaux, aux cotisants, à la Cnas et l'Etat. “Il ne profite qu'aux seuls importateurs et distributeurs, relève-t-il. Bientôt un centre de recherche en biotechnologie pour Lad Pharma “Je qualifie cela d'exclusion pure et simple”, lance-t-il. Le Dr Djebbar estime qu'il faut toute une série de facteurs pour la relance de la production nationale. Il cite de prime abord, la reprise de la liste des produits interdits à l'importation d'autant plus qu'il existe une autosuffisance. “Près de 130 médicaments doivent être désormais interdits à l'importation”, indique-t-il. Pour chaque opération d'importation, ajoute-t-il encore, les deux tiers de vie du médicament doivent être exigés à l'importateur. Par ailleurs, les laboratoires Lad Pharma ont organisé hier à Alger, en collaboration avec son partenaire cubain, Herber Biotec, le premier séminaire ayant pour thème : “Herberprot-p et le pied diabétique.” Cette rencontre vise un double objectif. L'un a trait à la prévention à travers l'édition d'un petit livret conçu par le Pr Zidani, un interniste privé. Ce document englobe un ensemble de conseils voire une conduite à tenir devant un petit bobo jusqu'à un ulcère avancé qui risque d'aller à une amputation. L'autre objectif se veut aussi curatif à travers la présentation d'un médicament dénommé Herberprot-P qui assure une prévention des amputations. Son rôle : stimule la granulation et la ré-epithelisation des ulcères diabétiques, réduit le nombre de débridements chirurgicaux, des interventions et les récidives. C'est une injection intra et péri-lésionnelle à raison de 3 fois par semaines pour une durée de 5 à 8 semaines de traitement maximum. Ce produit pharmaceutique est fabriqué dans le Centre d'ingénierie génétique et de biotechnologie à La Havane à Cuba et il est introduit en Algérie par son importateur/conditionneur exclusif Lad Pharma. Les résultats obtenus à l'issue des essais cliniques ont été jugés encourageants. Ils varient entre 60 et 90% suivant la surface de l'ulcère. Autrement dit, plus celle-ci est réduite, plus les chances de cicatrisation sont élevées. Lad Pharma envisage d'ouvrir dans un avenir proche, son propre centre de recherche en biotechnologie en collaboration avec Heberbiotec. Badreddine KHRIS