La décision du Premier ministre Ahmed Ouyahia d'interdire la distribution par les grossistes des médicaments est reportée à l'année 2012. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, l'a annoncé hier, au siège du ministère, à l'occasion de sa première rencontre avec les producteurs. «J'ai consulté le Premier ministre, et il m'a donné son accord. Nous avons donc toute une année pour débattre des moyens à mettre en place pour vous aider à créer vous-mêmes vos propres réseaux de distribution», a-t-il dit à une assistance nombreuse. Et le ministre d'insister sur la nécessité pour ces producteurs de distribuer eux-mêmes ces médicaments : «Nous avons 560 distributeurs. C'est beaucoup ! Les acheteurs, les grossistes, les officines… ça se répercute sur les prix. Il faut absolument que les produits passent directement des fabricants aux officines.» Par ailleurs, a souligné le ministre, l'autre décision du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, d'interdire l'importation des médicaments produits localement «est irrévocable». Selon Djamel Ould Abbès, 130 médicaments sont actuellement interdits à l'importation. Ils sont fabriqués par au moins trois producteurs. 98 autres médicaments sont fabriqués par au moins deux producteurs, mais ne couvrent que deux tiers des besoins. Les deux tiers sont donc produits localement et un tiers est autorisé à être importé. 216 autres médicaments sont produits par un seul fabricant, mais ils ne couvrent qu'un tiers des besoins. Il est donc autorisé l'importation des deux autres tiers. Aussi, soulignera le ministre, sur les 130 premiers médicaments, 11 sont des molécules nouvellement fabriquées. Sur les seconds (98 médicaments), les molécules nouvellement fabriquées sont au nombre de 22, alors que pour les derniers (216 médicaments), les molécules nouvelles sont au nombre de 6. «Cela veut dire que nous avançons dans le domaine.» Le premier responsable du secteur de la Santé, Djamel Ould Abbès, a assuré ses hôtes de la détermination de l'Etat algérien à les accompagner dans tout le processus de production nationale des produits pharmaceutiques : «Vous avez mon soutien et le soutien de tout le gouvernement. J'enregistre votre grande implication à promouvoir la production nationale et je vous assure de l'engagement de l'Etat algérien à vous accompagner dans toutes vos démarches. Les portes du ministère vous sont ouvertes.» En marge de cette rencontre, le ministre a révélé qu'un nombre de médicaments ont été interdits d'importation, alors qu'ils ne sont pas fabriqués localement : «Un fabricant importait des produits similaires. C'est un des dysfonctionnements auxquels nous faisons face.» K. M.