Une réunion visant l'examen de la nouvelle mesure de distribution des médicaments produits localement par les producteurs eux-mêmes est prévue la semaine prochaine. Les fabricants de médicaments et les importateurs locaux et étrangers sont, ainsi, invités par le ministre de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, pour l'examen de la politique de distribution des médicaments par les producteurs. Une circulaire du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, datant de mai dernier, exige, pour rappel, des producteurs de créer leurs propres réseaux de distribution sans passer par les grossistes distributeurs. Les médicaments fabriqués localement, soit donc 20% du marché, seront ainsi distribués par les producteurs sans passer par l'entremise des grossistes et autres distributeurs. Ces derniers auront désormais, à la faveur de cette nouvelle réglementation, à distribuer seulement les médicaments importés qui représentent 80% des médicaments distribués au niveau du marché national. Cette mesure, faut-il le souligner, avait été applaudie par le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo). "Nous pensons que cette mesure va assurer une meilleure disponibilité du médicament et un meilleur écoulement du produit national. Le pharmacien peut ainsi s'approvisionner directement auprès du producteur", souligne-t-on. Effectuant une visite d'inspection au siège de la Pharmacie centrale de Dar El Beida, jeudi dernier, pour vérifier les médicaments devant être envoyés avec la délégation nationale du Hadj, M. Ould Abbès a indiqué que cette rencontre "permettra d'examiner la politique qu'adoptera l'Etat afin de garantir la production locale des médicaments et assurer son autosuffisance en la matière". Le ministre a souligné que "tous les producteurs locaux et étrangers accrédités à Alger sont invités à adhérer à cette politique en vue de garantir la couverture à 70% des besoins du pays en matière de médicaments à l'horizon 2014". Quelque 2 milliards de dollars ont été déboursés en 2009 pour l'importation des médicaments et des produits pharmaceutiques. Cette situation est "inadmissible", a tonné le ministre, précisant qu'il allait "œuvrer à l'application du texte réglementaire qui fait obligation à tout importateur de produire dans un délai ne dépassant pas deux ans". "Tous les importateurs qui veulent travailler en association avec des étrangers ou des entreprises publiques sont les bienvenus pour peu qu'ils sachent que l'intérêt national reste suprême car le médicament reste un produit stratégique", a-t-il ajouté. A noter, par ailleurs, que Djamel Ould Abbès et le ministre des Affaires religieuses et du Wakf, Bouabdallah Ghlamallah, ont assisté à l'ouverture des travaux du séminaire destiné à la mission médicale pour la saison du hadj 2010 à l'Institut national de santé publique (INSP). Présidant les travaux de ce séminaire, M. Ould Abbès a souligné que "cette mission composée de 120 médecins et auxiliaires médicaux est tenue de faire preuve de patience, vu la grande pression à laquelle ses membres seront confrontés lors de la saison du hadj notamment de la part des hadjis qui réclament sans cesse les médicaments". Il a assuré que "9 tonnes de médicaments ont été mobilisées pour garantir la couverture sanitaire pour tous les hadjis algériens" ajoutant que "plus de 400 types de médicaments concernant 17 spécialités médicales seront envoyés" dans ce cadre. Les médicaments qui seront envoyés le 16 octobre courant aux Lieux Saints ont été répartis selon les régions (155 types pour la Mecque, 118 pour Médine et 131 pour Djeddah). En outre, le ministre de la Santé a appelé les membres de la mission médicale à "prendre en charge tous les hadjis qui solliciteront leurs services quelle que soit leur nationalité".