De notre correspondant à Constantine A. Lemili Grande effervescence au cours de la matinée d'hier au sein de la maison des syndicats Abdelhak-Benhamouda où une dizaine de cadres syndicaux mais également des travailleurs ont investi les lieux pour dénoncer l'isolement de leurs structures en raison de déchirures internes locales, elles-mêmes conséquences de luttes à hauteur de la Centrale.Les secrétaires des sections syndicales de Seaco, SNVI, BNA, Egsac, ON Météo, CU Zouaghi1, Algérie Télécom, Algérie Poste, CFA Palma, APC de Constantine ont longuement débattu des difficultés qu'ils rencontraient dans l'exercice de leur mission depuis que «la Centrale a désigné une commission chargée de la préparation du congrès de wilaya et qui a dévié de cette mission pour se consacrer à une partition du mouvement syndical local à travers les entreprises. Ladite commission, au-delà du fait, incongru, qu'elle ait été désignée à partir de la capitale au lieu d'être l'émanation de la base pour des considérations de représentativité, de transparence et d'intégrité, a finalement méprisé ou plutôt sciemment modifié les règles du jeu en créant une fracture au sein de l'Union de wilaya, partageant une structure jusque-là harmonieuse, monolithique en deux pôles qu'elle a opposé entre eux : légitimistes et opportunistes. Ces derniers s'étant très rapidement attachés à créer une organisation parallèle en installant par oukase des sections et donc sans respect des statuts et du règlement interne de l'UGTA qui font obligation à la tenue d'assemblées générales aussi bien pour des élections que le renouvellement des organesconcernés».Ce faisant, compte tenu de la situation, les syndicats légalement installés se sont retrouvés vite débordés par l'aile en raison du travail de sape «de dinosaures à l'image de A. Arafa au niveau local et de Djenouhat au niveau de la Centrale syndicale, colonne vertébrale de la déstructuration des organes représentatifs des travailleurs à Constantine», tiendront à souligner les intervenants.Quoi qu'il en soit, à l'unanimité, les délégués concéderont que «la patience et surtout la sagesse ont leur limite», comme ils ont trop fait confiance aux cadres de la Centrale syndicale, lesquels ne semblent pas être soucieux des dérives qui ont lieu ici et là «parce que trop occupés par leurs affaires ou à gérer leurs propres complots internes qui se résument finalement en petits arrangements entre amis au détriment de l'intérêt des travailleurs du pays profond».Cela étant, les syndicalistes ont rédigé sur place un communiqué qu'ils ont remis aux journalistes présents et fait diffuser à l'ensemble des médias où il est clairement détaillé et exigé de Sidi Saïd d'«intervenir et de mettre fin à ce mutisme inquiétant et qui n'a surtout pas d'explications à leurs yeux, la remise en cause de l'installation de la commission de préparation du congrès en raison de ses dérives qui se résument en l'installation de sections illégales, l'isolement des cadres responsables et leur sanction, la stricte application du règlement intérieur de l'UGTA, l'absence sur le terrain du syndicat originel (UGTA) et l'exploitation de la scène par les organisations réputées libres, l'installation des sections parallèles et illégales sans la tenue d'assemblées générales mais à partir de restaurants et de cafés».Il semblerait, à l'issue de la rencontre, que l'ensemble des structures s'achemineraient vers une action musclée à l'endroit des pouvoirs publics et il n'est pas exclu que les cadres sus-évoqués mobilisent l'intégralité des travailleurs qu'ils comptent réunir lors d'une journée donnée, à hauteur de la maison des syndicats Abdelhak Benhamouda, parce que, estiment-ils, «nous ne voyons pas d'issue à la crise actuelle autrement que par l'affrontement. Et que chacun assume ses responsabilités». «Les frères syndicalistes tunisiens nous ont donné un exemple à méditer», disent-ils en conclusion.