La zone d'expansion touristique (ZET) de Messida, dans la commune littorale d'El Kala (El Tarf, nord-est du pays), site rêvé pour le développement du tourisme, qu'il soit balnéaire, écologique ou scientifique, n'a pas vu naître depuis sa création, il y a une vingtaine d'années, la moindre infrastructure hôtelière. Située à 8 km à l'est d'El Kala, cette ZET, partie intégrante du Parc national d'El Kala (Pnek), est pourtant «enrichie» par la proximité du lac Tonga, la présence d'une forêt dense où pousse une flore exceptionnelle et l'étendue bleue de la Méditerranée. Selon le directeur local du tourisme et de l'artisanat, cette ZET reste en effet à «promouvoir», au regard du «rôle formidable» qu'elle peut jouer pour donner une énorme impulsion au tourisme sous ses différentes formes. La surface de cette zone, de l'ordre de 650 hectares, prévoit 45 hectares pour la création et l'aménagement de structures hôtelières d'une capacité de 2 500 lits, et d'autres structures d'accompagnement, tout près de forêts et de maquis propices au développement du tourisme scientifique et culturel. Cette région naturellement vouée au tourisme possède des atouts incommensurables. Le lac Tonga et son chenal le reliant à la mer constituent, selon le responsable local du secteur, des plans d'eau idéaux pour les randonnées à bord d'embarcations à fond plat. Il s'agit là, toutefois, de simples idées car, en fait, la ZET de Messida n'est toujours pas viabilisée. A la Direction du tourisme, on explique qu'en l'absence de porteurs de projets «intéressants et viables» pour le développement de ce secteur, cet espace «ne peut être viabilisé, du moins pour le moment». «Lorsqu'on sait qu'une ZET ne peut être attractive que si elle est aménagée et dotée de tous les réseaux, nous sommes là en présence d'une sorte de cercle vicieux», estime de son côté un hôtelier d'El Kala. Pour l'heure, Cette ZET ne peut se prévaloir, en plus de la féerie du site, que de la présence d'une route faisant la jonction avec la RN 44 (El Tarf-frontière tunisienne), d'un réservoir d'eau et de la proximité d'une ligne électrique de moyenne tension. «C'est bien peu pour qu'un investisseur y aille de son argent, car la volonté de développer ce site n'est pas suffisamment palpable», soutient le même hôtelier, tandis qu'à la direction locale du tourisme, on affirme que cette zone «ne sera viabilisée qu'après l'apparition des premiers investisseurs». R. N.