«L'Algérie va passer du statut d'importateur à celui d'exportateur». L'engagement émane du patron de Cevital, M. Issad Rebrab, et concerne le marché du sucre. Un marché qui ne cesse de subir les fluctuations des prix à l'échelle internationale. Et ce d'autant plus que l'Algérie importe une bonne partie de ses besoins. Les quatre raffineries de sucre blanc (trois raffineries de l'ex-Enasucre et la raffinerie de Cevital) produisent au total 780 000 tonnes de sucre par an pour une consommation avoisinant 1,2 million de tonnes. Le déficit est importé par une dizaine d'importateurs, selon les précisions du patron de Cevital qui n'a pas manqué de préciser : «Cevital n'a aucun monopole sur le sucre.» Ce groupe qui produit actuellement 600 000 tonnes par an à raison de 3 000 tonnes/ jour compte augmenter sa production à partir de janvier 2009 en la faisant passer à 1,8 million de tonnes dont la moitié, (c'est-à-dire 900 000 tonnes) sera destinée à l'exportation. L'engagement de Cevital ne concerne pas les huiles végétales en raison de la flambée des prix des matières premières. Ce marché est détenu par 5 producteurs et 11 raffineries, dont celle de Cevital à Béjaïa. Contrairement au sucre, M. Rebrab reconnaît que son groupe détient le monopole sur les huiles. «Cevital a une meilleure part du marché car nous avons investi dans la dernière technologie», a expliqué M. Rebrab lors de la conférence de presse organisée la semaine dernière à l'hôtel Hilton pour annoncer les réduction des prix sur les produits Cevital à l'occasion du mois sacré. «Les capacités de production des 11 raffineries représentent 250% des besoins du marché national. Mais, la production reste dépendante des cours des matières premières». D'où la volonté de Cevital de réduire sa dépendance vis-à-vis du marché international en huile brute, à travers la création d'une unité de trituration des graines d'oléagineux capable de traiter 300 000 tonnes par an, selon les déclarations de Rebrab. D'un investissement de 100 millions de dollars, cette unité de Cevital Algérie couvrira 100 % des besoins nationaux en huile brute et pourrait générer 100 000 postes d'emploi, toujours selon M. Rebrab. Ce dernier s'est affirmé prêt pour le démarrage de l'usine. A ce sujet, il est utile de souligner que le Conseil national des investissements (CNI) a donné son accord après avoir fait l'étude d'impact sur l'environnement qui a été favorable. Le hic dans ce projet est lié à l'enfouissement d'un pipeline sous quatre mètres de sable à plus d'une centaine de mètres des installations de Cevital. L'autre projet dans lequel veut se lancer Cevital est la production de graines oléagineuses destinées à la fabrication des huiles végétales. Pour cela, le groupe compte exploiter 3 millions d'hectares de terre pour la semence de graines oléagineuses. Ce qui permettra, selon le premier responsable de Cevital, d'enregistrer un excédent de 1,5 milliard de dollars grâce à l'exportation de cette semence. C'est aussi une manière de réduire la jachère des terres puisque selon les explications de Rebrab, la culture des graines oléagineuses ne se substitue pas aux céréales, mais plutôt à la jachère, à travers l'enrichissement de la terre en azote, ce qui présente un atout pour l'augmentation des rendements. Mais, apparemment, les choses ne semblent pas avancer pour cet ambitieux projet. C'est le cas aussi pour le port de cap Djenet dont le dossier a été remis au gouvernement, en mai dernier, sans pour autant avoir de réponse. S. I.