De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Désormais la lecture sera considérée dès la prochaine rentrée scolaire comme matière essentielle dans l'évaluation trimestrielle des élèves, tous paliers confondus, a déclaré dernièrement le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, à l'occasion d'une visite d'inspection dans l'est du pays. Les enseignants, qui attendent les modalités concernant cette activité pédagogique, considèrent que la lecture est un des facteurs à même de permettre une amélioration du niveau scolaire des élèves, de la prononciation, de la compréhension et l'analyse, ainsi que l'acquisition d'autres compétences.Cette démarche inscrite dans le cadre de la réforme scolaire devra permettre l'amélioration du niveau scolaire des élèves qui seront tenus de lire au moins un livre chaque trimestre. Une démarche qui intéresse aussi les écrivains et les hommes de culture de voir enfin leurs produits lus et mis à la disposition des élèves. D'un autre côté, les parents d'élèves, qui sont au fait de cette démarche et qui avaient souvent déploré le niveau littéraire de leur enfant et leurs difficultés à s'exprimer, attendent le travail qui sera fait par la commission mixte mise en place par les ministères de l'Education nationale et de la Culture afin de procéder à la sélection d'ouvrages devant être mis à la disposition des élèves pour cette matière. En effet, les enseignants, les parents et les pédagogues pensent que le retour des livres de lecture à l'école est une excellente démarche qui peut apporter un plus à la réussite de la réforme du système éducatif actuel. Toutefois, certains parmi ces derniers redoutent que le temps qui sera consacré à la lecture engendre une surcharge dans les programmes. Sur un autre plan, il est vrai que cette procédure propose une sortie de la léthargie culturelle vécue par les citoyens de la région depuis des années, notamment en ce qui concerne la promotion et l'encouragement de la pratique de la lecture parmi les jeunes et les enfants scolarisés, ainsi que des adultes. Il y a lieu de signaler que du côté du secteur de la culture, le mois de septembre n'a connu aucune manifestation dans ce sens de la part de la direction de la culture ni de la part des animateurs des quelques associations culturelles. La rentrée scolaire, qui signifie pour les élèves le début d'une période de dur labeur sur le plan des activités pédagogiques, a eu lieu sans qu'on s'intéresse de près à ces élèves scolarisés astreints uniquement à réviser leurs cours et suivre leur cursus, sans qu'on leur donne la chance ou le temps nécessaire pour la lecture de livres de culture générale ou s'intéresser aux activités culturelles ou autres. Du côté de la direction de la culture, aucune exposition de livre n'a été organisée à l'occasion de la rentrée pour faire connaître au grand public les nouveaux titres édités par les différentes maisons d'édition.Cependant, connaissant la valeur inestimable du livre ou d'un manuel d'une discipline donnée, dans le développement de l'esprit de l'individu depuis son enfance, certains bouquinistes et libraires continuent de consacrer un petit espace afin d'attirer les adeptes de la lecture. Selon les libraires publics, qui ont l'habitude d'exposer au niveau de Bouira, les citoyens sont intéressés notamment par les encyclopédies, les livres d'histoire du pays, la culture générale et les romans alors que les enfants, portent un intérêt sur les contes style Chaperon rouge, Aladin et Cendrillon, ainsi que d'autres. De leur côté, les lycéens et universitaires ont préféré le prêt de livres scientifiques et les romans. En effet dans les librairies privées, les mêmes livres sont proposés à la vente à des prix exorbitants et donc pas à la portée des lecteurs dont le revenu est médiocre. L'activité de ces librairies, dont le nombre est réduit, est presque figée et se limite généralement à la commercialisation du livre scolaire et parascolaire, donc loin de susciter un quelconque intérêt culturel. Nos interlocuteurs ont exprimé leur vœu de voir le livre à la portée de tout le monde et que la lecture redécouvre ses lettres de noblesse au sein des différentes couches de la société. Mais pour les scolarisés, en plus de ce vœu, il faut que l'encouragement à la lecture soit orienté et encadré dans le but du renforcement des compétences des élèves et l'amélioration de leurs résultats.