Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Tlemcen Amira Bensabeur «Tlemcen et sa région : étude toponymique à la lumière des systèmes d'information» est le thème d'un colloque international qui sera organisé par l'université de Tlemcen dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Plusieurs axes seront débattus lors de cette rencontre qui se tiendra au début du mois de mai prochain. Il s'agit de la toponymie et des systèmes d'information : concepts et études pratiques ; originalité de la terminologie des noms de lieux et de personnes dans Tlemcen et sa région, la toponymie et patrimoine arabo-musulman de Tlemcen, la toponymie, communication linguistique et traduction, ainsi que la toponymie et les sciences en relation. Selon les organisateurs, la toponymie, en tant qu'étude des noms de lieux du point de vue de leur formation, de leur signification et de leur évolution, se situe à l'intersection de nombreuses sciences : les sciences umaines (langue et littérature, philosophie, sociologie, archéologie, anthropologie, géographie, urbanisme, psychologie, etc.), les sciences sociales (droit, économie, administration, politique, etc.) et les sciences de la terre (géologie, science des sols, océanographie, géophysique, minéralogie, météorologie, etc.)La toponymie, selon les organisateurs de cette rencontre internationale, a plusieurs fonctions ; en plus d'identifier le lieu par une dénomination propre, elle l'inscrit dans son contexte environnemental et culturel. Elle peut ainsi faire la distinction entre ce qui est local, rattaché à un espace communautaire restreint, et ce qui est national ou universel, d'usage plus étendu.Du fait des liens qui relient la toponymie aux multiples aspects de la vie humaine, a-t-on précisé, il demeure évident que son patrimoine présente un intérêt incontestable à la recherche qui dès lors, peut contribuer à la préservation de la quintessence civilisationnelle et à son émancipation. Aussi la toponymie présente-t-elle beaucoup d'enjeux à ceux qui s'y attachent, qui l'étudient autant sur les plans diachronique que synchronique. Elle leur dévoile une âme anthropologique et sociologique profonde, riche en concepts linguistiques et qui leur permettra sans doute d'accéder à l'intelligence de bon nombre de nébulosités propres à une société donnée : historique, sociologique, culturelle, économique ou encore politique, etc.De fait, la toponymie est considérée comme la mémoire d'un peuple. Elle peut offrir aux chercheurs des fenêtres d'études différentes et se découvre subséquemment comme un outil de gestion incontournable, que ce soit au niveau des services, des offices ou des administrations. L'exemple le plus établi est que le nom de lieu reste le moyen le plus sûr et le plus rapide pour qu'une personne puisse se reconnaître dans un espace défini. D'ailleurs, des plans de circulation et de localisation ont été mis au point ; ils fonctionnent en diligence avec le système mondial géographique (The Geographical Information System) qui se reconnaît comme le moyen le plus efficient pour découvrir les activités humaines liées à un lieu et pouvoir ainsi conjecturer des difficultés contingentes des habitants et éventuellement les délier. Le GIS se base sur la collecte précise et réelle de l'information pour que les ordonnateurs - chacun à son niveau – puissent prendre la décision appropriée au moment voulu. Au sujet toujours de colloque, les organisateurs ont affirmé que la société de l'information requiert l'établissement de stratégies avancées capables de collecter les connaissances à travers différentes fenêtres. En fait, cette ambition a été réalisée par des pays développés qui ont érigé un tissu de systèmes informatiques évolués (ou systèmes géographiques d'information), dans lesquels le lieu géographique est considéré dans toutes ses dimensions (économique, sociologiques, politique, historiques, etc.), autrement dit des systèmes fondés principalement sur l'information toponymique. Cette compétence est très sollicitée, aujourd'hui, du fait du besoin en informations ressenti dans le monde entier ; elle est d'autant plus commandée par l'évolution phénoménale des nouvelles technologies de l'information et des communications qui a totalement bouleversé les rapports entre les hommes à travers le monde. En perfectionnement constant, le médium numérique a indéniablement créé entre les nations une proximité prodigieuse dont l'imaginaire humain était loin de soupçonner l'existence jusque-là. Ainsi donc, il n'existe pratiquement aucun pays qui n'utilise les services de l'informatique, même de façon contingente, tandis que les gouvernements sustentent la propension à privilégier les projets de développement des TIC et NTIC afin d'améliorer les services en direction des citoyens et de faire évoluer la croissance économique de leur pays. L'Algérie, quant à elle, fera de la toponymie un projet pivot pour instaurer et pourvoir son portail électronique.