De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Le taux dans la consommation des crédits de paiement (CP) par la wilaya de Bouira -un indicateur de performance du développement- est des plus faibles à travers le territoire national. Pour cette année, il est de 14%, très loin de la moyenne nationale qui est de 33%. Ce constat amer a été fait par le nouveau wali de Bouira au cours d'une rencontre sur le développement local, qui s'est déroulée au niveau de la nouvelle maison de la culture de Bouira, où ont été convoqués les président d'APC, les directeurs d'exécutif, les maîtres d'ouvrages et les bureaux d'études, dans le but de faire le point sur les projets qui souffrent de retard dans le lancement sur le terrain et débattre aussi du développement de la wilaya. Selon les chiffres présentés par le premier responsable de la wilaya, sur l'ensemble des opérations inscrites dans le cadre des PCD (plan communaux du développement), il y a près de 155 projets non encore lancés sur le terrain. Parmi ces projets, il y a ceux inscrits durant la période entre 2005 et 2007 et qui concernent la réalisation des routes rurales, l'AEP, l'assainissement et d'autres infrastructures. Pour les PSD (plan sectoriels de développement), le même constat a été fait et le wali révèle que près de 175 projets attendent le lancement pour les secteurs de l'éducation et l'habitat, où le reste à lancer représente 12 CEM et un lycée, dont la majorité devrait être réceptionnée pour la prochaine rentrée scolaire, ainsi que 2 000 logements sociaux locatifs. Par ailleurs, tous programmes confondus, la wilaya a bénéficié d'une enveloppe financière de 25 milliards de dinars, en crédit de payement (CP) dont trois milliards seulement ont été consommés. «On est loin d'atteindre le taux de performance de 51% en matière de consommation des crédits. » Après ce constat, le même responsable a exhorté l'ensemble des directeurs de l'exécutif à assumer leurs responsabilités et tenir leurs engagements pour lancer tous les projets en retard d'ici la fin de l'année 2008, puis il a parlé des nombreuses contraintes et erreurs qui engendrent le retard des projets depuis l'inscription jusqu'à l'installation des entreprises réalisatrices. Parmi ces dernières, il y a celles qui se plaignent du non-règlement de situation en contrepartie des travaux effectués, d'autres trouvent des difficultés à s'installer et sont livrées à elles-mêmes, d'autres encore abandonnent les chantiers sans être contrôlées ou remplacées par les maîtres d'ouvrage. Il y a aussi des entreprises qui exagèrent et qui ne respectent pas les délais de réalisation prévus dans le cahier des charges. Cela démontre pour lui que la gestion des projets dans la wilaya est mal faite et elle engage la responsabilité des maîtres d'ouvrages, les bureaux d'études, l'administration et l'entreprise. Concernant ces dernières, le wali a avancé le chiffre de 600 entreprises de réalisation dans les différents domaines du bâtiment, les travaux publics et l'hydraulique, dont la majorité doit organiser des recyclages de leurs travailleurs. Il s'engagera, par ailleurs, à bonifier les entreprises performantes, notamment celles qui sont installées au niveau de la wilaya et à régler le problème des payements : «Toute entreprise sera payée dans un délai qui ne dépassera un mois.» Toutefois, il a déploré le fait que pour un grand nombre de projets inscrits dans les localités éloignées du chef-lieu, les appels d'offres qui sont lancés se soldent souvent par une infructuosité. Sur un autre plan, selon le même responsable, la wilaya dispose de matériaux de construction, dont les agrégats, des gisements de pierre noire et les carrières de sable qui sont de premier choix, ainsi que d'une cimenterie. Ces matériaux peuvent être utilisés dans la réalisation des différentes infrastructures à travers la région.