Photo : S.Zoheir De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Selon des statistiques établies par les services de l'environnement, la wilaya de Bouira produit quotidiennement environ 410 tonnes de déchets ménagers, ce qui équivaut à 0,50 kg/jour de déchets par habitant. Cette situation est stabilisée par le fait que, malgré l'augmentation de la population, la consommation des ménages n'a pas augmenté en raison de la cherté de la vie. A ces déchets, s'ajoute une masse considérable de déchets, industriels et ceux qui proviennent des entreprises, des huileries, des établissements de service et commerce. Les études faites en 2008 par les mêmes services font état qu'il y a seulement 250 tonnes de déchets qui sont acheminées vers les décharges communales, soit un taux de traitement de 61,67%. Le centre d'enfouissement (CET) de Ras Bouira reçoit chaque jour près de 54 tonnes de déchets acheminés depuis les localités de Bouira, deTaghzout et de Haïzer. Pour le reste des localités de la région, les responsables indiquent avoir établi en collaboration avec les communes 25 schémas directeurs pour la gestion des déchets ménagers et ce en application des dispositions du Plan national de gestion des déchets ménagers (PROGDEM) issu de la loi de 2001 portant sur la gestion des déchets et qui a fait l'objet d'une présentation à une conférence internationale en 2003. Ces schémas ont permis, selon les dires du directeur de l'environnement, à la wilaya de Bouira de réceptionner, quatre projets environnementaux réalisés pour une enveloppe globale de 700 millions de dinars, dans le cadre du programme de développement des Hauts plateaux, ces projets vont permettre à 11 communes situées dans les daïras de Bordj Akhriss et Sour El Ghozlane de l'extrême Sud de la wilaya. M. Farid Saâd le directeur de l'environnement a annoncé la réalisation de deux décharges publiques, pour une enveloppe de 150 millions de dinars, au profit des communes de Hadjra Zerka et Mâamoura et deux centres d'enfouissement technique (CET) destinés à la gestion et au traitement des déchets de sept communes des daïras de Bordj Okhriss (200 millions de dinars) et Sour El Ghozlane (350 millions de dinars). Le même responsable a ajouté que ces infrastructures seront réceptionnées avec l'arrivée, avant la fin de l'année 2010, des équipements et moyens techniques nécessaires, pour ces CET. Dans la région est de la wilaya, alors que les citoyens des communes d'Ahnif et de M'chedallah ne cessent d'exprimer leurs désagréments face à l'entassement des déchets et la prolifération des décharges sauvages qui sont des sources de toutes les maladies, le infestations et odeurs nauséabondes, menaçant la vie des citoyens, la réalisation d'un centre d'enfouissement attend toujours le début des travaux et ce malgré la disponibilité de l'assiette de terrain et l'achèvement des études nécessaires pour ce projet inscrit en 2006. Pendant ce temps, les déchets ménagers de la ville de M'Chedallah continuent de polluer l'oued Sahel, à partir duquel plusieurs agriculteurs irriguent leurs vergers. Les cours d'eau qui longent les deux communes, Bechloul et Al Adjiba, sont envahis d'immondices. Face à cela les, citoyens n'arrivent pas à comprendre quelle institution, entre l'APC et la direction de l'environnement, est chargée de la gestion des déchets ménagers et autres rejets. Au niveau de la région de Lakhdaria, c'est un autre projet de CET qui attend le début des travaux. Les citoyens se sont opposé fermement opposition à la réalisation de cette structure sur le terrain retenu par la commune, car le site est à moins de 300 mètres des habitations. Aussi, les riverains considèrent-ils ce CET non pas comme une solution mais plutôt comme une autre menace sur leur santé, déjà mise en péril par des dizaines de décharges incontrôlées. D'autre part, il y a lieu de signaler que la wilaya est composée de localités en majorité de type rural et qu'il existe près de mille hameaux où les déchets ne sont pas collectés, à cause du manque de moyens humains et matériels et aussi vu l'absence d'un schéma de gestion des déchets, au niveau de certaines communes. Ces contraintes rendent inefficientes toutes les actions qui ont été menées par les autorités du secteur au niveau des localités environnantes. De plus, les responsables ont critiqué la non-participation des élus locaux dans la mise en place de politique de gestion des déchets au niveau des communes. Au moment où la protection de l'environnement est au centre de toutes les préoccupations à travers le monde, nos élus n'accordent aucune priorité à ce problème. Cependant, au chef-lieu, un responsable, a indiqué que dans le cadre du PROGDEM, la ville de Bouira a acquis, pour un montant de 45 millions de dinars, 20 caissons, deux camions et 800 bacs à ordures, ainsi que deux entasseurs. Toutefois, la gestion des déchets et la protection de l'environnement nécessitent des efforts de la part des citoyens. Mais, en dépit des campagnes de sensibilisation et journées d'étude, ces derniers n'apporte pas leur contribution aux services concernés dans l'enlèvement des ordures ménagères. De plus, nombreux sont les habitants qui refusent de payer la taxe fixée dans le cadre du même dispositif.