Lors d'une conférence de presse organisée, hier à Alger, le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) a réitéré son appel aux pouvoirs publics à ouvrir les canaux de communication avec les jeunes, les syndicats et toute autre composante de la société. «Nous demandons aux responsables de laisser ouvertes les portes du dialogue et de la communication constructive. Le gouvernement doit écouter les jeunes, les syndicats, les simples citoyens… sinon, il ne trouvera plus personne à qui s'adresser», a déclaré son secrétaire national, chargé de l'organique, Ben El Mili El Ayachi. Evoquant les dernières augmentations des prix de large consommation, à l'origine des émeutes qui ont touché plusieurs villes du pays, le conférencier a jugé qu'il n'est pas normal qu'il y ait chaque fois des augmentations aussi exagérées, alors que les augmentations de salaires ne suivent pas. Le représentant du syndicat soutient que l'Etat doit remplir convenablement sa mission de régulateur et même revenir dans le marché en tant que partenaire avec une part assez importante : «Il faut que l'Etat revienne en tant que partenaire et s'octroie une part du marché. Une part assez importante qui sera à même d'assurer la sécurité des populations au moment des crises.» Ainsi, Ben El Mili El Ayachi estime nécessaire de mettre en pratique la loi sur la concurrence et de plafonner les prix d'au moins une vingtaine de produits de large consommation. Concernant les salaires, a-t-il souligné, «il y a de la ségrégation entre les corps et les catégories. De plus, plusieurs secteurs ne voient pas venir ce régime indemnitaire promis depuis des années».Pour aider à la création de l'emploi, le représentant du Snapap propose de permettre aux diplômés de la formation professionnelle de mettre en place des coopératives et de leur faciliter le travail avec les entreprises publiques. Aussi, demande-t-il, «30 000 retraités occupent encore leurs anciens postes. Et ce, sur un ensemble de 1 600 000 postes de travail dans la fonction publique. Il faut que ces 30 000 retraités libèrent leurs places aux jeunes au chômage». Par ailleurs, insiste le secrétaire national du Snapap, chargé de l'organique, «nous sommes un syndicat et pas un parti politique. Nous refusons de faire de la politique et de nous enliser dans des questions qui ne nous concernent pas. Notre seul souci est de régler les problèmes socioprofessionnels des travailleurs». Allusion faite à des anciens de l'organisation syndicale qui continuent de «parler au nom du syndicat, tout en essayant de l'amener sur le terrain de la politique». Enfin, le Snapap lance un appel au Premier ministre pour l'organisation d'une conférence nationale qui réunira tous les syndicats de tous les secteurs : «Il est de notre droit et devoir de participer à la résolution de tous les problèmes.» K. M.