Le FFS a réitéré, hier, son appel au rassemblement des forces politiques autonomes qui «militent pour la construction d'une alternative démocratique», en vue d'opérer «un changement radical, pacifique et démocratique» en Algérie.Dans une déclaration résumant la situation politique au niveau international, régional et national, rendue publique hier, à la lumière des protestations populaires qu'ont connues des pays arabes et de l'appel à la marche à Alger, le parti d'Aït Ahmed a estimé que «l'exemple tunisien est à méditer». Le FFS oppose cet exemple comme alternative à «nombre d'acteurs politiques», qu'il n'a pas nommés, et qu'il accuse d'«exploiter» le contexte actuel marqué par «la conjonction des émeutes en Algérie avec le soulèvement populaire en Tunisie et les manifestations dans les autres pays pour des enjeux politiques internes», mais aussi au pouvoir qu'il accuse de vouloir «instrumentaliser» l'administration. Le sommet des chefs d'Etat arabes de Charm Cheikh relève de l'exorcisme et de la thérapie de groupe, a estimé d'abord le FFS, en précisant que «les dirigeants arabes ont voulu exorciser la peur qui a saisi la majorité d'entre eux face à la montée des protestations populaires». Le FFS, en relevant que la déclaration finale adoptée lors de ce sommet a «fait l'impasse sur la dimension politique et démocratique des revendications populaires», considère que «ces dirigeants refusent de voir que la question fondamentale dans ces pays est celle du pouvoir et de sa nature. Ils refusent d'avouer que la question principale est celle de la démocratie». Après avoir abordé la situation en Tunisie, qu'il qualifie de «délicate et caractérisée par l'instabilité du rapport de force global», le FFS affirme qu'en Algérie, «la situation tient lieu de foire aux enchères et de marché de maquignons», arguant que «nombre d'acteurs politiques veulent à tout prix exploiter ce moment particulier».Dans son analyse, le FFS indique que «les enjeux qui les intéressent vraiment ne remettent pas en cause la nature et la pérennité du régime. Il s'agit de luttes pour la répartition de la rente et du positionnement à l'approche d'échéances électorales et successorales. Ils savent très bien que dans l'état actuel du rapport de force interne, les actions menées n'ont aucune rentabilité immédiate et, surtout, ne peuvent pas constituer des bases de départ pour la construction d'une alternative démocratique. Bien au contraire, il s'agit de luttes internes pour des alternances claniques». D'un autre côté, le FFS a fait état de «l'utilisation de l'administration et des commis de l'Etat à des fins partisanes» en épinglant le communiqué de la wilaya d'Alger daté du 20 janvier. En relevant que l'interdiction des activités publiques continue, la déclaration du FFS rappelle qu'«il est vrai que ce pouvoir légal a été soutenu en son temps par ceux qui sont devenus aujourd'hui les victimes. Plus grave et plus dangereux, on cherche depuis un certain temps à contrer des manifestations en tentant de dresser une partie de la population contre une autre». Et ce, avant de conclure que «la communication du wali d'Alger, qui aurait pu être une bonne chose dans l'absolu, peut être assimilée à un appel à la violence». En définitive, le FFS a réitéré ses revendications pour la levée des mesures d'exception, à savoir la levée de l'état d'urgence, le rétablissement des libertés civiles, l'ouverture du champ médiatique et la garantie des droits d'association et de manifestation. A. R.