L'Irak a vécu une semaine sanglante après la série d'attentats suicides qui ont fait plus d'une centaine de morts et plusieurs dizaines de blessés dans différentes provinces du pays. Jeudi dernier, au moins 56 pèlerins chiites ont été tués dans deux attaques suicides à la voiture piégée alors qu'ils se rendaient à Kerbala, lieu de pèlerinage du chiisme. Mardi, l'attaque perpétrée par un kamikaze qui a fait exploser sa ceinture d'explosifs devant un centre de recrutement de la police à Tikrit a fait une soixantaine de morts et près de deux cents blessés. Tikrit, région natale de l'ancien dictateur Saddam Hussein, est majoritairement sunnite. La veille, c'était le gouverneur de la province irakienne d'al-Anbar (ouest), Kacem Mohamed, qui est sorti indemne d'un attentat à l'explosif ayant visé son convoi dans le centre de Ramadi. L'attaque a fait neuf blessés, dont trois de ses gardes du corps, a indiqué la presse citant la police. Les autorités irakiennes pointent à chaque fois du doigt l'organisation terroriste transnationale El Qaïda qui a revendiqué une partie des attaques commises, notamment contre les services de sécurité et les anciens membres des groupes armés d'autodéfense. La formation d'un gouvernement de coalition chiite qui a consacré le partage du pouvoir entre les chiites, les Kurdes et les sunnites était vu comme le début du retour de la stabilité politique en Irak. Il semble que ce n'est pas le cas puisque les services de sécurité qui avaient pris le relais des soldats américains depuis août 2010 n'arrivent toujours pas à endiguer la violence armée qui vise le peuple irakien. Des groupuscules terroristes continuent, en fait, à terroriser le pays et s'en prendre surtout à tout ce qui symbolise l'autorité de l'Etat irakien. Baghdad, la capitale, est souvent prise pour cible de ces attentats qui provoquent à chaque fois des dizaines de morts et des dégâts matériels se chiffrant à plusieurs dizaines de milliards de dollars. Les services de sécurité eux-mêmes sont, par ailleurs, une cible privilégiée des terroristes. Le 17 août dernier, un kamikaze s'était fait exploser aux abords d'un centre de recrutement de l'armée à Baghdad, faisant 59 morts et plus de 125 blessés, selon un bilan officiel. Cette attaque avait été revendiquée par El Qaïda qui s'était illustrée à la veille des fêtes de fin d'année par un meurtrier attentat contre la communauté chrétienne en Irak. En dehors des champs pétrolifères mis en exploitation depuis un an, le reste du pays vit sous la tension et la menace de nouvelles attaques qui n'épargnent aucune composante ethnique. L. M.