Au moins 55 personnes ont été tuées hier par deux kamikazes près d'un haut lieu du chiisme à Baghdad, nouveau signe que l'Irak plonge à nouveau dans la violence aveugle à neuf semaines du retrait prévu des troupes américaines des villes. Le double attentat a eu lieu peu avant le début de la grande prière du vendredi, alors que des fidèles se rendaient au mausolée de l'imam Moussa al-Kadhim, dans le nord de Baghdad. « Selon nos chiffres, 55 personnes ont été tuées dans l'attentat, dont 20 pèlerins iraniens, et 125 ont été blessées, dont 80 Iraniens », a déclaré un responsable du ministère de la Défense. Il s'agit de l'attaque le plus meurtrière à Baghdad depuis mars 2008 et le second attentat frappant en 24 heures des pèlerins iraniens, qui viennent par centaines de milliers chaque année visiter les lieux saints du chiisme en Irak. Le mausolée de l'imam Moussa al-Kadhim est un des lieux les plus vénérés par les chiites. Ce nouvel attentat porte à plus de 140 le bilan des morts dans une série d'attentats suicide ces dernières 24 heures. Depuis le début du mois, plus de 250 personnes sont mortes et près de 650 ont été blessées, faisant remonter la courbe des victimes qui suivait une pente descendante depuis plusieurs mois. Jeudi a été la journée la plus sanglante depuis plus d'un an avec la mort d'au moins 87 personnes dans trois attentats suicide. Un kamikaze s'est fait exploser dans un restaurant de Mouqdadiyah, à une centaine de kilomètres au nord de Bagdad. Le toit du bâtiment s'est effondré, tuant au moins 56 personnes, dont 52 pèlerins iraniens, et blessant 63 autres. Cette attaque constitue l'attentat le plus meurtrier depuis le début de l'année en Irak. Par ailleurs, un des chefs d'une milice alliée aux Américains et deux autres personnes ont été tuées en soirée dans la même province de Diyala, dont Baqouba est la capitale. La journée de jeudi a également été marquée par l'annonce de l'arrestation d'Abou Omar al-Baghdadi, chef présumé d'Al-Qaïda en Irak. Sa mort ou son arrestation ont toutefois été annoncées à plusieurs reprises dans le passé. Pour le moment, le Pentagone n'a pas voulu confirmer sa capture.