Il est quand même curieux que le handball, qui a été lancé bien avant les autres disciplines en Algérie, soit à la traîne. Ce ne sont pas les derniers résultats enregistrés lors du championnat d'Afrique du Caire qui viendront changer l'ordre des choses. Cette absence de performances est quand même inquiétante. On a beau changer les bureaux fédéraux ou faire défiler les entraîneurs nationaux, rien n'y fait. L'avertissement ne s'est pas fait attendre. La première phase du Mondial de Suède 2001 à Lund a tout révélé. Certains joueurs ont besoin d'être placés à leur juste valeur. L'équipe algérienne a ainsi besoin de retourner sur terre pour donner la priorité à ses réels besoins et surtout découvrir ses défaillances jusqu'ici cachées par des arguments pas tout à fait convaincants. Le sport en général, le handball en particulier, est aussi une affaire de culture. Parfois, il faut savoir perdre pour pouvoir rebondir… Car il est des matchs qui deviennent nécessaires, voire déterminants, par rapport à ce qu'ils sont censés dévoiler, ou encore provoquer. Il est aussi des équipes qui, d'une façon ou d'une autre, ont besoin de se remettre en cause car elles ne peuvent jamais être constamment à l'abri. Elles se doivent justement d'évoluer, de s'ouvrir à des choses nouvelles sinon, elles finissent par régresser. La confusion qui a régné au sein de l'équipe algérienne lors de sa sortie face à la Croatie ou la Serbie est la conséquence d'un manque évident de discipline et d'application dans le jeu. Le rendement des joueurs, leur comportement sur le parquet sont là pour le prouver. Plus qu'un constat, c'est une évidence qui ne trompe guère. C'est à se demander si on n'a pas vraiment perdu notre jeu. Si ce n'est pas aussi et davantage une question d'énergie et de concentration qui arrivent à manquer à une équipe qui ne retrouve pas ses repères là où il lui faut pourtant avancer, confirmer une réelle marge de progression. Il faut dire que la trajectoire déclinante de la sélection aurait dû soulever des questions bien avant le dernier stage en Hongrie. Une véritable prise de conscience de la part de toutes les parties prenantes devant entraîner des retouches impératives à son parcours. On la voyait déjà avancer insensiblement au-devant d'un échec que certains croyaient inimaginable. Après avoir pleinement vécu, séduit et enflammé, elle se cherche et il lui faut beaucoup de ressources pour retrouver son lustre d'antan. Chaque match est le commencement d'une nouvelle chose, parfois même d'une nouvelle ère… La sélection doit forcément changer et pourquoi ne pas apprendre de nouveau. Tel est le cycle des équipes et c'est ainsi qu'elles doivent avancer vers l'avenir, non pas droit et sans perturbations. Le problème des attaquants se pose avec acuité, les compteurs se bloquent à une infime moisson de buts. Il y a forcément problème et ce n'est pas seulement la présence d'un homme acquis ou dévoué ou les capacités d'un technicien qualifié qui changeront l'ordre des choses. C'est au niveau de la base que tout, absolument tout, doit changer. L'équipe fédérale en plan sera bien inspirée de gérer ce qui existe et qu'on ne peut d'aucune manière délaisser ou ignorer et s'investir en parallèle pour poser les bases d'un handball nouveau. Mais ce qui est certain, c'est bien la nécessité d'avoir recours à une autre politique qui s'adosserait à de nouveaux concepts, à une nouvelle vision des choses. Ces idées serviront à mettre en place une stratégie d'action qui couvrirait tout le potentiel sportif national. Et ce n'est pas rien si l'on considère que les sports scolaires constituent un creuset remarquable tant au point de vue du nombre que des moyens. Les grands ensembles, qui brassent une masse importante de citoyennes et citoyens, pourraient prospecter les éléments de grande taille. C'est dire qu'il est temps d'agir en ouvrant la porte à ceux qui ont quelque chose à dire. L'ouverture d'un débat à l'échelle nationale n'est pas de trop car il est inconcevable que l'on réduise la réflexion à un simple bureau fédéral et à une poignée de techniciens, ou à la seule sélection A. L'idée salvatrice pourrait germer de n'importe où et provenir de n'importe qui. En tout état de cause, se résigner à jouer les seconds rôles est inacceptable. Sans pour autant remettre en question la qualité des hommes de l'actuel bureau fédéral et des techniciens en place, il nous paraît évident qu'on doit élargir la réflexion et écouter. A. L.