Fiat veut généraliser l'accord sur les conditions de travail adopté dans son usine historique de Mirafiori aux autres usines italiennes et se dit «prêt» à augmenter les salaires au niveau de l'Allemagne ou de la France, a indiqué son patron au journal italien La Repubblica. Interrogé par le quotidien sur sa volonté de parvenir dans les usines de Melfi (sud) et de Cassino (sud) à un accord similaire à celui approuvé, la semaine dernière, lors d'un référendum dans son usine historique de Mirafiori à Turin (nord), Sergio Marchionne répond qu'«il n'y a pas d'alternative». «Nous ne pouvons pas vivre dans deux mondes. J'espère qu'en voyant l'accord faire ses preuves, même les ouvriers ne voudront pas vivre dans deux mondes», ajoute-t-il.M. Marchionne avait déjà dit que ce type d'accord était une condition sine qua non à l'investissement de 20 milliards d'euros, d'ici 2014 en Italie, pour y doubler la production. Une majorité de salariés de Mirafiori (54%) a approuvé, malgré le rejet des ouvriers à la chaîne, l'accord durcissant leurs conditions de travail en échange d'un investissement de la part de Fiat et de son allié américain Chrysler. L'accord prévoit notamment des rotations de nuit et une forte augmentation des heures supplémentaires. L'adhésion a été, cependant, moins large que lors d'un référendum similaire à l'usine de Pomigliano (Sud). Le patron de Fiat assure que l'amélioration de la productivité des usines grâce à ce type d'accord devrait permettre au groupe d'augmenter les salaires. «Nous pouvons arriver au niveau de l'Allemagne et de la France. Je suis prêt», promet-il, ajoutant que son but est, en outre, de créer un mécanisme de participation des salariés italiens aux bénéfices des usines, quand elles en dégageront. M. Marchionne répète, par ailleurs, que Fiat ne vendra ni Alfa Romeo, qui intéresse l'allemand Volkswagen, ni les véhicules industriels regroupés dans Fiat Industrial, alors que la presse s'est fait l'écho d'un intérêt de Daimler. «C'est l'arrogance allemande, je vous la recommande. Quand je voulais Opel, ils ne me l'ont pas donné car j'étais Italien …», affirme-t-il.